1,5 milliard de dollars pour aider les réfugiés vénézuéliens

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18 juin 2021

La communauté internationale s’est engagée à fournir 1,5 milliard de dollars pour aider les 5,6 millions de réfugiés vénézuéliens qui ont fui le pays depuis 2015. Le régime en place au Venezuela appelle cela une « opération de propagande politique ».

Frontière entre la Colombie et le Venezuela
Frontière entre la Colombie et le Venezuela. Environ 900 000 Vénézuéliens sont passés en Colombie sans papiers depuis 2015 | Wilsanmo, 2010

Le 17 juin, la Conférence internationale des donateurs en solidarité avec les réfugiés et les migrants vénézuéliens a vu des donateurs internationaux de 46 pays, la Banque mondiale ou la Banque interaméricaine de développement, s’engager à aider les migrants vénézuéliens à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

Cette somme comprendrait 954 millions de dollars de subventions et 600 millions de dollars de prêts. Cet argent servira à fournir un soutien immédiat aux réfugiés, comme de la nourriture, un toit et des installations sanitaires, ainsi qu’un soutien à plus long terme en matière d’éducation et de recherche d’emploi. Les États-Unis ont promis 400 millions de dollars, soit le double de l’année dernière, l’Union européenne 163 millions et le Canada 93 millions.

Avant la conférence, le plan régional de réponse aux réfugiés et aux migrants pour le Venezuela estimait que 1,44 milliard de dollars seraient nécessaires pour répondre à l’urgence de la crise. Plus de 5,4 millions de Vénézuéliens ont quitté ou fui leur foyer depuis 2015, dont 4,6 millions qui résident désormais en Amérique latine dans les Caraïbes. Il s’agit actuellement de la deuxième plus grande migration humaine forcée au monde après celle causée par la guerre civile en Syrie avec les 5,6 millions de personnes qui ont fui leur pays depuis 2011. En 2015, la population totale du Venezuela était supérieure à 30 millions d’habitants mais elle ne comptait plus que 28,5 millions de Vénézuéliens dans le pays en 2019.

Données sur la population vénézuélienne
La population du Venezuela a augmenté régulièrement jusqu’en 2015 et a diminué avec la crise migratoire | Data commons

La Colombie régularisera 1 million de migrants vénézuéliens avant 2022

« Les pays de la région continuent d’accueillir généreusement les Vénézuéliens, mais leurs capacités et leurs ressources atteignent un point de rupture », a déclaré en mai Karina Gould, ministre du Développement international du Canada, pays hôte de la vidéoconférence de cette année. L’Espagne avait été l’hôte de la conférence en 2020 et qui avait permis de débloquer 2,79 milliards de dollars pour soutenir 3,18 millions de réfugiés ou migrants vénézuéliens.

Le président colombien Iván Duque a déclaré que d’ici fin 2021, le pays donnerait un statut protégé pour 10 ans à plus d’un million de Vénézuéliens vivant en Colombie qui ont demandé la régularisation de leur situation. Opposé au gouvernement du Venezuela, il avait promis la régularisation des réfugiés vénézuéliens lors de sa campagne présidentielle en 2018. La Colombie est le premier pays de destination des Vénézuéliens. Elle accueille 1,8 million de migrants, parmi lesquels la moitié a traversé la frontière de 2 200 kilomètres sans papiers. Le Pérou, l’Équateur, la République dominicaine et les États-Unis, ont proposé des mesures similaires pour régulariser les déplacés.

Le régime en place au Venezuela a publié un communiqué condamnant le « cynisme » d’une « farce médiatique » qu’il qualifie de « grossière opération de propagande politique anti-vénézuélienne ». Il affirme que la situation est due à « l’imposition d’un blocus criminel par le biais de sanctions illégales » de la part des mêmes États-Unis, de l’Union européenne ou du Canada.

Le 16 juin, les États-Unis ont débloqué des sanctions, demandées par le président vénézuélien Nicolas Maduro, pour acquérir des biens destinés à lutter contre la pandémie de Covid-19 tels que des tests, des masques, des ventilateurs ou des vaccins Mais l’interdiction de commercer avec les entreprises publiques, comme PDVSA, la compagnie pétrolière et gazière publique, ou l’armée reste en vigueur.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.