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Bolsonaro, l’un des rares dirigeants présent pour l’investiture du président de l’Équateur

2 minutes de lecture
26 mai 2021

Alors que l’Équateur envisage de s’ouvrir au commerce mondial après des années de gouvernement socialiste, le président du Brésil fut l’un des seuls chefs d’État de la région à avoir fait le déplacement pour l’investiture de Guillermo Lasso.

Guillermo Lasso, président de l'Equateur
Guillermo Lasso a prêté serment le 24 mai 2021 en présence du roi d’Espagne, Felipe VI, et le président du Brésil, Jair Bolsonaro

Guillermo Lasso, homme politique de centre-droit, a prêté serment à la présidence de l’Équateur le 24 mai après 18 ans de gouvernement socialiste. Alors que l’Équateur va ouvrir son économie au marché libre, Jair Bolsonaro a été l’un des seuls présidents à s’être déplacé à la cérémonie.

Guillermo Lasso, 65 ans, a été élu président de l’Équateur le 11 avril, avec 52 % des voix. Investi le 24 mai, il est le premier président de droite de l’Équateur depuis 18 ans. Sur le plan économique, l’ancien banquier est un libéral convaincu en faveur de la privatisation des entreprises et de l’ouverture à l’économie de marché, et surtout à ses alliés. « Aujourd’hui, l’Équateur déclare qu’il ouvre ses portes au commerce mondial », a déclaré Guillermo Lasso lors de son investiture. Le pays, qui a souffert de la fluctuation des prix du pétrole et plus récemment de la pandémie, est en effet dans une situation économique difficile avec une récession de 7,8% en 2020.

Et Jair Bolsonaro, l’un des seuls dirigeants conservateurs d’Amérique latine, a été l’un des rares à s’être rendu à Quito, la capitale de l’Équateur, pour assister à la cérémonie.

Aux côtés du président brésilien, le roi d’Espagne Felipe VI a également assisté à l’événement. Luis Abinader, le président de la République dominicaine, issu d’un parti social-démocrate, et Jovenel Moïse, le président contesté d’Haïti en pleine tourmente politique, étaient les autres chefs d’État présents à la cérémonie.

Bolsonaro s’est rendu en Équateur contrairement à la plupart des autres dirigeants de la région

Les présidents du Chili, de l’Uruguay, de la Colombie, trois autres présidents de droite d’Amérique latin ont annulé à la dernière minute. M. Piñera au Chili aurait été occupé à modifier son gouvernement après les élections liées aux modifications de la Constitution suscitées par les manifestations de 2019. M. Pou, qui a été élu après 15 ans d’une présidence de gauche, a décidé de rester en Uruguay après la mort de son ministre de l’Intérieur d’une crise cardiaque. Et le président colombien, Iván Duque, avait prévu d’assister à la cérémonie mais a choisi de rester chez lui en raison de la crise politique et économique interne que traverse actuellement le pays. Le Guatemala, l’autre pays dirigé par la droite, était représenté par son ministre des Affaires étrangères.

C’est par cette manière que la plupart des pays d’Amérique latine et d’Amérique centrale étaient représentés. Le Costa Rica, le Nicaragua, le Panama, la Bolivie et l’Argentine, tous dirigés par des présidents de gauche, avaient leur ministre des Affaires étrangères à la cérémonie. La délégation des États-Unis était conduite par l’ambassadrice auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, qui a salué les élections libres qui ont eu lieu en Équateur.

Pour Bolsonaro, si le symbole politique est fort, il a aussi une perspective économique. En fait, le Brésil est l’un des partenaires commerciaux les plus importants de l’Équateur : un tiers des importations équatoriennes proviennent du Brésil. Et malgré le fait que les exportations du Brésil vers l’Équateur ne représentent que 0,3 % des ventes extérieures en 2020, la balance commerciale est positive de 512 millions de dollars américains. À l’image de la balance commerciale avec l’Argentine, celle envers l’Équateur est loin d’être négligeable . Et Jair Bolsonaro a décidé de se rendre personnellement à la cérémonie, contrairement à la plupart de ses homologues.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.