Le Portugal a arrêté plusieurs anciens militaires soupçonnés d’avoir participé à de la contrebande de diamants et d’or lors de leur déploiement dans une opération des Nations unies en République centrafricaine.

Le 8 novembre, les autorités portugaises ont émis 100 mandats de perquisition dans tout le pays concernant une enquête sur des activités criminelles impliquant des membres d’élite de l’armée portugaise en République centrafricaine.
« L’Opération Myriade » est liée à « la contrebande de diamants et d’or, le trafic de drogue, la contrefaçon et le blanchiment d’argent » pendant l’opération de maintien de la paix des Nations unies en République centrafricaine. Environ 320 inspecteurs ont été mobilisés par la police criminelle portugaise lors des mandats de perquisition.
Onze personnes, dont deux civils, un avocat, d’anciens et actuels soldats, sont détenues et interrogées. Un ancien sergent de commando et chef présumé des opérations du trafic de diamants en fait partie.
L’agence de presse portugaise Lusa a indiqué que 60 autres personnes et 40 entreprises étaient impliquées dans cette activité commerciale illégale. Des avions militaires portugais auraient été utilisés pour transporter des marchandises vers l’Europe en échappant aux contrôles.
Les forces militaires portugaises ont été alertées sur ces activités en décembre 2019. Tout a commencé par les plaintes d’un officier qui ne voulait pas être impliqué dans le trafic et d’un traducteur qui n’a pas été payé pour une transaction à laquelle il a participé.
Le ministre de la Défense a déclaré qu’il en avait informé les Nations unies au début de 2020 et avait renvoyé les soldats.
L’opération de maintien de la paix des Nations unies MINUSCA a débuté en 2014 pour protéger la population de République centrafricaine, un pays souffrant de décennies d’instabilité et aux proies à une guerre civile depuis 2013. Le contrôle des mines de diamants alimente encore plus les conflits en opposant deux groupes ethniques rivaux.
Le président du Portugal, en visite officielle au Cap-Vert, a assuré que les suspects étaient des cas isolés et qu’ils ne nuiraient pas à l’image de l’armée portugaise.