Avec un paysage politique divisé, la Belgique ne sera pas en mesure d’annoncer un accord pour la mise en œuvre de sa politique sur le climat avant la fin de la COP26.
Le 9 novembre, le président de la Commission nationale du climat a publié un communiqué reconnaissant l’incapacité à court terme des responsables belges à trouver un accord interprovincial sur son plan national pour le climat.
Philippe Henry, ministre de l’Environnement du gouvernement wallon et président tournant de la commission, a en effet expliqué qu’un accord ne serait pas trouvé avant la fin de la COP26 en raison de positions très divergentes.
La Belgique bloque sur le « partage du fardeau », c’est-à-dire les efforts que chacun doit faire pour réduire les émissions de carbone.
En raison de la structure particulière de l’État belge, avec un gouvernement fédéral et cinq gouvernements régionaux, la Commission nationale du climat a été créée afin de coordonner la politique climatique belge au niveau national.
La CCN est donc composée de représentants des quatre entités impliquées dans la politique climatique : l’État fédéral, la Région flamande, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale.
Mais il est reproché aux Flamands un manque d’ambition dans la lutte contre le changement climatique.
Le plan climat flamand comme objectif d’émission de carbone fixé par l’UE pour la Belgique
La semaine dernière, le gouvernement flamand s’est mis d’accord à la dernière minute sur un plan climat. Il vise à réduire les émissions de carbone de 40 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Ce plan est plus ambitieux que le précédent, publié en 2019, qui prévoyait une réduction de 35 %.
Cependant, il a été modérément bien accueilli par les politiques wallons. La ministre fédérale du climat, Zakia Khattabi, a par exemple fait part de sa déception à l’égard du plan.
En effet, la Commission européenne a adopté le plan « Fit for 55″ en juillet dernier. Fit for 55 fixe l’ambition d’une réduction nette de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Chaque Etat membre se voit attribuer son propre objectif. Dans le cadre du programme de partage des efforts, la Belgique devrait réduire ses émissions de 47 % d’ici à 2030.
Alors que le gouvernement fédéral a approuvé le plan Fit for 55 en octobre dernier, une réduction de seulement 40% des émissions en Flandre obligerait les deux autres régions à accroître leurs efforts de manière significative si la Belgique veut atteindre l’objectif national.
Mais le gouvernement flamand souhaite que l’Union européenne revoie et réduise l’effort de partage assigné à la Belgique. Il estime que les efforts ne sont pas équilibrés entre les États membres de l’UE et souhaite que les membres de l’Est participent davantage à la réduction des émissions.
Zuhal Demir, ministre de l’environnement du gouvernement flamand, a récemment refusé la construction d’une centrale à gaz en raison du niveau d’émissions d’ammoniac. Le gouvernement fédéral souhaitait construire cette centrale afin d’abandonner progressivement l’utilisation de l’énergie nucléaire civile, a‑t-elle annoncé.
Mme Demir est affiliée à la Nouvelle Alliance flamande, un parti politique conservateur qui ne fait pas partie de la coalition actuelle du gouvernement fédéral.