La chambre basse du parlement polonais, le Sejm, a voté contre l’ouverture des magasins le 24 décembre cette année. L’interdiction du commerce en Pologne empêche la plupart des magasins d’ouvrir le dimanche, même s’il s’agit de la veille de Noël.
Le Parlement polonais (le Sejm) a annoncé aujourd’hui que la plupart des magasins ne seraient pas autorisés à ouvrir le 24 décembre dans ce pays laïc mais avec une large part de la population, bien qu’en baisse, de fervents catholiques.
Un parti politique chrétien centriste, Poland 2050, a proposé de modifier la loi existante sur l’interdiction d’ouverture des magasins, qui permettait aux magasins d’ouvrir la veille de Noël. Aujourd’hui, il a été décidé que les magasins ne peuvent pas ouvrir le 24 décembre, la loi étant modifiée pour cette année et les prochaines.
La loi polonaise sur l’interdiction du commerce introduite en 2018 avait suscité de vifs débats.
La loi stipule qu’il « est interdit de faire du commerce et d’exercer des activités liées au commerce dans les établissements commerciaux » en Pologne les jours fériés et les dimanches, à quelques exceptions près. L’un de ces moments exceptionnels incluait « les deux dimanches précédant le jour de Noël (25 décembre) », où les magasins sont autorisés à ouvrir.
Le fait que la veille de Noël coïncide cette année avec un dimanche a suscité un débat politique sur la loi.
Les magasins auraient dû être autorisés à ouvrir les 17 et 24 décembre, puisqu’il s’agit des deux dimanches précédant le 25.
Des commerces transformés en bureaux de poste pour rester ouverts
Mais Poland 2050 a proposé un amendement à la loi qui permettrait aux magasins d’ouvrir le 10 et le 17 décembre. Le Sejm a décidé et annoncé que « deux autres dimanches » dans le mois de décembre permettraient de faire du shopping cette année, et que les magasins seraient fermés le 24.
« La restriction du commerce [le dimanche] peut conduire au renforcement des liens sociaux, en particulier des liens familiaux », justifie le gouvernement polonais. Les mères constituent un groupe important parmi les personnes employées dans le commerce de détail, et le dimanche est souvent le moment le plus propice pour passer du temps avec les enfants et la famille. »
L’interdiction d’ouvrir devrait donc s’appliquer la veille de Noël plutôt que le 10 ou le 17 décembre.
La loi n’oblige pas tous les magasins de fermer le dimanche. Les stations-service, les bureaux de poste et les pharmacies font partie des exceptions. Certains magasins de détail en Pologne ont réussi à contourner la loi en devenant des bureaux de poste, ce qui leur a permis d’ouvrir le dimanche. Toutefois, les autorités polonaise ont sévi dans ces cas et leur ont interdit d’ouvrir également.
L’Organisation polonaise du commerce et de la distribution (POHID), une organisation patronale polonaise qui comprend plusieurs commerçants, a critiqué l’interdiction du commerce le dimanche, estimant qu’elle limitait la liberté des consommateurs. Elle s’est référée à une étude menée par l’Union des entrepreneurs et des employeurs (ZPP) montrant que 71 % des Polonais estiment que l’interdiction constitue une violation de leur liberté de consommation. L’étude a également montré que la plupart des Polonais préféreraient avoir la possibilité de choisir de prendre deux dimanches de congé par mois.
Le POHID a également critiqué l’interdiction pour ses effets économiques négatifs.
« Les représentants de l’industrie du commerce conviennent que la restriction du commerce le dimanche aura un impact négatif sur l’économie polonaise et sa compétitivité, le budget de l’État, les emplois et le commerce de détail, la restauration, les services et la logistique, avait déclaré le POHID en 2017. Les effets de la loi seront ressentis plus sévèrement par les étudiants et les personnes qui ont le plus de difficultés à trouver un emploi. »
Bien que l’interdiction ait produit des résultats économiques favorables selon le ministère polonais de l’entrepreneuriat et de la technologie, le POHID a rejeté ces informations affirmant que les résultats n’étaient pas fiables.