Un tribunal de République tchèque a déclaré deux hommes coupables de discours de haine contre les Ukrainiens et d’incitation à la haine dans des vidéos qu’ils avaient publiées sur les réseaux sociaux.
Le 26 octobre, le tribunal de district de Kladno, au nord-ouest de Prague, a déclaré deux hommes coupables de discours de haine contre les Ukrainiens et les a condamnés à six et dix mois de prison.
Le verdict, qui peut faire l’objet d’un appel, a été rendu le jour même où les accusés ont été amenés au tribunal. M. Čermák a été condamné à six mois de prison, M. Tušl à dix mois. Arrêtés en août, ils avaient été placés en détention provisoire. Tous deux risquaient jusqu’à trois ans de prison.
Le juge a considéré que les deux hommes ont diffamé la nation ukrainienne et incité à la haine, en justifiant que la liberté d’expression avait ses limites. Le procureur général Ondřej Hula a déclaré aux médias tchèques qu’il considérait leurs actes comme socialement très dangereux.
M. Tušl a dit au tribunal qu’il n’avait rien contre les Ukrainiens en général mais dénonçait les actions de certains nationalistes ukrainiens. Il a déclaré se sentir innocent mais s’est excusé pour les insultes utilisées dans la vidéo.
M. Cermák a dit que « tout le monde fait une erreur à un moment donné ». Il a affirmé qu’il ne croyait pas ce qu’il disait mais qu’il cherchait des vues. Il a également admis que ses vidéos étaient inappropriées et s’est excusé pour cela.
Dans l’acte d’accusation, le procureur général a expliqué que les deux hommes ont diffusé des vidéos en live sur Facebook en août depuis Netovice, une petite ville rurale du district de Kladno dans lesquels ils diffamaient les Ukrainiens. Ils les décrivaient en utilisant des termes dégradants, les qualifiant par exemple de « merdeux » ou « sales ».
Ils ont appelé à une contre-manifestation lors d’un rassemblement d’Ukrainiens, ont déclaré que la République tchèque devrait « les laisser retourner à Kiev » ou que les Ukrainiens occupent en fait le territoire tchèque. M. Cermák a déclaré que « les Ukrainiens commencent à se multiplier ici » et que « nous devons agir maintenant ou nous irons en enfer ». Ils ont également critiqué le fait que les Ukrainiens ont des téléphones portables qui coûtent chers, par exemple.
M. Cermák a déclaré avoir reçu des dizaines de dons de centaines de couronnes tchèques avec les vidéos. M. Tušl a déclaré avoir reçu 10 000 à 20 000 couronnes (408 à 816 euros) de dons au total.
M. Tušl a été condamné à deux peines avec sursis par le passé, pour menace de mort contre la mère de son enfant et pour vol.
M. Tušl est également poursuivi pour des menaces à l’encontre du président de la Chambre médicale tchèque en raison des décisions au sujet du vaccin contre le COVID-19 et des mesures pour lutter contre la pandémie. M. Čermák est aussi accusé d’apologie du terrorisme pour avoir appelé à l’agression d’un membre du parlement.