La liste des terroristes des Émirats arabes unis comprend six Nigérians poursuivis pour avoir financé Boko Haram. Cette liste ajoute de la pression sur le Nigeria pour qu’il lutte contre le terrorisme dans son propre pays.

Le 13 septembre, le cabinet des Émirats arabes unis a publié une résolution ajoutant 38 personnes et 15 entités à sa liste de terroristes locaux.
L’agence de presse des Émirats a révélé les noms de ces personnes originaires de 14 pays différents, dont quatre des Émirats arabes unis et six du Nigeria.
Les six Nigérians ont été condamnés en 2020 aux Émirats arabes unis pour avoir financé Boko Haram entre 2015 et 2016, en transférant 782 000 dollars depuis Dubaï. Deux d’entre eux ont été condamnés à la prison à vie et les quatre autres ont reçu une peine de 10 ans de prison.
Au même moment, le Nigéria amnistiait les terroristes repentis de Boko Haram. Un sénateur de la majorité a admis la lenteur de la justice dans son pays.
Le fait de poursuivre et de désigner publiquement des financiers de Boko Haram originaires des Émirats arabes unis a renforcé la pression sur les responsables nigérians dans leur lutte contre l’organisation terroriste créée dans le nord du pays il y a dix-neuf ans.
Le Nigeria est le troisième pays le plus touché par le terrorisme après l’Afghanistan et l’Irak, selon l’indice mondial du terrorisme.
Ne pas nommer les commanditaires de Boko Haram lors d’une enquête en cours
Les doutes sur les actions et la transparence du Nigeria se sont accrus lorsque le ministère de la justice a fait savoir en mars dernier qu’au moins 400 personnes finançant les opérations de Boko Haram avaient été arrêtées. Mais ces personnes n’ont pas encore été poursuivies.
De plus, l’ambassadrice des États-Unis au Nigeria, Mary Leonard, a affirmé que son pays était très désireux d’aider le Nigeria à identifier les sponsors de Boko Haram.
Masi le ministre de la justice, Abubakar Malami, a défendu la position du Nigeria en expliquant qu’il n’était pas temps de « nommer et de couvrir de honte » les commanditaires de Boko Haram lors d’une enquête en cours, afin d’en préserver l’issue.
« Dans le cadre de l’enquête, je ne voudrais pas faire de révélations préalables qui auraient pour effet de compromettre les succès que nous obersvons », a déclaré le ministre Abubakar Malami à la Nigeria News Agency.
Dans une déclaration envoyée aux organes de presse nigérians, le ministre de la justice a écrit que plus de 1 000 dossiers concernant Boko Haram ont été examinés et que 285 personnes ont été inculpées par la justice.
Lors de son passage à New York à l’occasion de l’Assemblée des Nations Unies, il a également déclaré que le Nigeria essayait de recevoir 200 millions de livres (272 millions de dollars) auprès du Royaume-Uni, ainsi que des actifs pillés servis à financer Boko Haram.