Le Nicaragua et la Colombie se disputent depuis plus de 20 ans le territoire maritime d’un petit archipel.

Le 20 septembre, la Cour internationale de justice a commencé à entendre le Nicaragua et la Colombie au sujet des « violations alléguées de droits souverains et d’espaces maritimes dans la mer des Caraïbes ».
Le Nicaragua a traduit la Colombie devant la CIJ pour la troisième fois en 20 ans au sujet des frontières maritimes d’un archipel comprenant les îles de San Andrés, Providencia et Santa Catalina.
L’archipel se trouve à environ 200 kilomètres des côtes du pays d’Amérique centrale et à 650 kilomètres des terres colombiennes. En mai dernier, la police colombienne a saisi à Santa Catalina un avion contenant 446 kilogrammes de cocaïne dissimulés sous des masques chirurgicaux.
Il y a neuf ans, La Haye a confirmé la souveraineté de la Colombie sur sept cayes autour des trois îles.
Toutefois, l’arrêt a également défini les frontières maritimes, ce qui a donné au Nicaragua 40 % de la mer territoriale à l’ouest de San Andrés, suscitant la désapprobation de la Colombie.
Conclusions pour le différend en 2022
À La Haye, le Nicaragua affirme que la Colombie ne respecte pas la décision en patrouillant constamment dans la zone, ce qui constituerait une menace de recours à la force.
De plus, la Cour constitutionnelle de Colombie a déterminé en 2014 que la décision ne pouvait être appliquée uniquement par le biais d’un traité, qui doit être approuvé par le Congrès et ratifié par le président. Pour l’agent du Nicaragua à La Haye, il s’agit « simplement d’une excuse pour ne pas se conformer » à l’arrêt.
Le pays d’Amérique centrale fait également référence à des enregistrements audio de 2015 dans lesquels les garde-côtes colombiens disent que « la décision de La Haye est inapplicable ».
De son côté, la Colombie trouve les revendications du Nicaragua « exorbitantes » alors qu’ils violent les « droits inaliénables » des Colombiens. Elle affirme que le Nicaragua pratique une pêche intensive et ne respecte pas les droits de pêche de la communauté de l’archipel, les Raizal, ni leur accès à leurs zones de pêche traditionnelles.
De plus, elle affirme que le Nicaragua a publié un décret visant à étendre ses eaux intérieures et son territoire maritime au-delà de ce que les lois internationales l’y autorisent.
L’audience comprend des arguments oraux et des réponses pour les deux pays et se poursuivra jusqu’au 1er octobre. Les conclusions seront publiées en 2022.
Le Nicaragua a aussi porté un autre litige devant la CIJ avec la Colombie concernant la délimitation du « plateau continental entre le Nicaragua et la Colombie au-delà de 200 milles marins de la côte nicaraguayenne ».
Mise à jour : La CIJ a considéré que la Colombie avait violé les droits souverains du Nicaragua.