La Turquie a conclu un accord avec la Corée du Sud pour avancer dans son programme de construction de nouveaux chars. Mais le plan pourrait changer et la Turquie craindrait que les États-Unis ne fassent pression sur la Corée du Sud pour qu’elle évite de leur transférer des technologies militaires.
Le 22 octobre, Mevlüt Çavuşoğlu, le ministre turc des Affaires étrangères, a rencontré Kang Eun-ho, ministre responsable du programme d’acquisition de matériel de défense, lors d’une visite en Corée du Sud le 22 octobre.
Les représentants des deux pays ont signé une déclaration d’intention pour que la Corée du Sud vende et fournisse des moteurs pour les chars turcs ALTAY.
L’accord est une étape importante pour la Turquie qui souhaite produire ses propres véhicules militaires.
Le programme de production de chars de combat principaux ALTAY a été lancé en 2018 afin de produire 250 chars pour les forces armées turques. Une deuxième phase prévoyait la production de 750 autres chars dans une version avancée, suivie d’une version sans pilote.
Les 250 premiers chars devaient à l’origine être opérationnels fin 2020, mais le programme ALTAY a connu des retards car les pays occidentaux étaient réticents à fournir des technologies stratégiques et essentielles à la Turquie.
Les documents signés entre les deux gouvernements, après que les entreprises turques et coréennes ont déjà signé un accord au début du mois de mars, ont donc relancé le programme, la Turquie espérant que les chars pourraient être produits dans les 18 mois à venir.
Des législateurs américains demandent de ne pas vendre d’avions de combat à la Turquie
La Corée du Sud est le deuxième partenaire commercial de la Turquie dans la région Asie-Pacifique et le seul pays d’Asie de l’Est à avoir conclu un accord de libre-échange avec Ankara.
Mais l’accord pourrait changer.
Selon Defense News, le contrat a subi quelques modifications. Au lieu d’une production conjointe sur le sol turc, les moteurs seraient fournis montés et livrés directement d’Asie.
De plus, la Turquie craindrait que les États-Unis ne fassent pression sur la Corée du Sud pour qu’elle ne fournisse pas de technologie militaire à la Turquie.
En 2019, les États-Unis ont retiré la Turquie du programme d’acquisition d’avions de chasse F‑35, après qu’Ankara eut acheté un système de missiles de défense aérienne russe.
Il y a quelques semaines, après que le président Tayyip Erdogan a confirmé l’achat de nouveaux systèmes de défense russes S‑400, onze élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants ont demandé à l’administration de Joe Biden et au Congrès de ne pas exporter d’avions de chasse F‑16 vers la Turquie.