Le Premier ministre du Kosovo a estimé que les Serbes devaient voter par correspondance ou dans les bureaux de représentation de la Serbie. L’Union européenne et les États-Unis ont exhorté le Kosovo à permettre aux Serbes d’exercer leur droit de vote.

Le 15 janvier, le Parlement du Kosovo a adopté une résolution interdisant aux Serbes de voter sur le sol kosovar lors du référendum national sur les amendements constitutionnels en Serbie.
Une majorité de députés kosovars a voté en faveur de l’interdiction faite à la Serbie d’ouvrir des bureaux de vote au Kosovo pour le référendum serbe du 16 janvier.
Le référendum portait sur des amendements à la Constitution qui modifieraient le mode d’élection des juges et des procureurs. Ces modifications renforceraient l’indépendance du système judiciaire et amélioreraient sa transparence, conditions nécessaires à une adhésion à l’Union européenne. La Serbie a approuvé les modifications de la Constitution avec 60 % de votes favorables.
La Serbie est devenue candidate à l’adhésion à l’UE en 2012 et pourrait rejoindre l’Union d’ici 2025. La Serbie considère toujours le Kosovo comme faisant partie de son territoire, mais s’est engagée à normaliser ses relations avant d’adhérer à l’Union européenne.
Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008.
Le Kosovo affirme que l’ouverture de bureaux de vote pour le référendum serbe irait à l’encontre de sa souveraineté
Dans une déclaration commune du 14 janvier, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Union européenne ont exhorté le Premier ministre Albin Kurti à autoriser les Serbes du Kosovo à voter lors du référendum. « Nous appelons le gouvernement du Kosovo à permettre aux Serbes du Kosovo d’exercer leur droit de vote lors des élections et des processus électoraux, conformément à la pratique établie. »
La police du Kosovo a confisqué deux camions de la commission électorale serbe transportant des bulletins de vote alors qu’ils traversaient la frontière pour se rendre dans les régions à majorité serbe le 15 janvier.
La Serbie a l’habitude d’organiser des élections pour les Serbes du Kosovo depuis la fin de la guerre civile en 1999.
Pour Albin Kurti, « le Kosovo est un État indépendant et souverain et doit être traité comme tel ». Par conséquent, les Serbes qui vivent au Kosovo doivent voter par correspondance ou au bureau de liaison du gouvernement de Belgrade. Le premier ministre a déclaré au Parlement que des bureaux de vote pour le référendum serbe seraient contraires à la Constitution du Kosovo.
Pour le directeur de l’Office serbe de coopération avec le Kosovo, l’interdiction vise à « annuler les droits politiques et civiques des Serbes (du Kosovo) ».
La Serbie organisera des élections présidentielles et parlementaires le 3 avril.