La Russie a critiqué un accord de coopération entre la Norvège et les États-Unis qui facilite l’entraînement militaire américain en Scandinavie. La Russie a utilisé le Conseil de l’Arctique pour se faire entendre.
Signé en avril 2021, l’accord entre les deux membres de l’OTAN permet aux États-Unis d’utiliser quatre zones militaires de Norvège dans le respect de la souveraineté norvégienne.
« Nos voisins modifient leurs lois pour permettre l’installation de forces militaires et d’armes étrangères sur leur territoire », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’occasion de la réunion interministérielle du Conseil de l’Arctique à Reijkvavik le 20 mai, marquant la fin des deux années de présidence de l’Islande. « Nous entretenons de bonnes relations avec la Norvège mais cela pourrait augmenter les tensions militaires », a‑t-il prévenu en conférence de presse. La Russie considère l’accord comme une violation de la politique militaire norvégienne.
La ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, a justifié la décision de son pays et a rappelé que la Norvège avait un accord avec les États-Unis depuis 70 ans. « Nous avons choisi de ne pas avoir de forces étrangères sur notre territoire. Cela signifie que nous devons nous entraîner davantage avec eux en temps de paix », a‑t-elle déclaré au journal norvégien VG.
Quelques jours avant la tenue de la réunion, les membres de l’OTAN ont commencé à rassembler leurs troupes pour un exercice militaire de 3 semaines. Environ 15 navires et 10 avions de 10 pays membres de l’OTAN ont été déployés. Les exercices du Formidable Shield 2021 s’opèrent principalement au large des côtes écossaises et du site norvégien d’Andøya, à environ 300 kilomètres au nord du cercle polaire.
La Russie veut que le Conseil de l’Arctique aborde le thème de la sécurité
Le Conseil de l’Arctique est un forum intergouvernemental créé en 1991 pour la coopération entre les pays ayant des territoires dans le cercle polaire arctique. Il comprend le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède, le Canada, la Russie et les États-Unis.
Dans un contexte de relations tendues entre la Russie et l’OTAN, cette décision de la Norvège n’est pas bien accueillie par Moscou. Après l’Islande, c’est au tour de la Russie de prendre la présidence du Conseil de l’Arctique pour les deux prochaines années. Et elle souhaite mettre les questions de sécurité sur la table des discussions. La Norvège et l’Islande ont exprimé leur désaccord.
Cette année, la réunion en Islande était plutôt orientée sur les conséquences environnementales du réchauffement climatique. C’était l’objectif de la plupart des pays puisque la température monte « trois fois plus vite en Arctique que partout ailleurs sur la planète » a mentionné Marc Garneau, le ministre canadien des Affaires étrangères. En 2019, lors de la dernière réunion, le climat n’était pas à l’ordre du jour car l’administration Trump avait refusé de l’inclure.