Le ministre libanais de l’information a démissionné avant la visite de la France en Arabie Saoudite, espérant que cela aiderait à résoudre les tensions diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et le Liban.

George Kordahi, ministre de l’information du Liban, a démissionné de son poste le 3 décembre. Il a déclaré qu’il espérait que sa décision aiderait les relations avec l’Arabie Saoudite avant la visite de la France dans le Royaume samedi.
George Kordahi avait été nommé ministre de l’information en septembre dernier, mais certains de ses commentaires avaient créé de vives tensions diplomatiques avec l’Arabie saoudite et plusieurs autres pays arabes.
Fin octobre, l’Arabie saoudite avait annulé toutes les importations en provenance du Liban alors que Riyad est le plus gros client du Liban. Bahreïn a fait de même.
George Kordahi est une ancienne figure de la télévision bien connue au Liban. Il a notamment été l’animateur d’une version arabe de Qui veut gagner des millions ?.
Des commentaires sur l’intervention de l’Arabie saoudite au Yémen
Mais une vidéo mise en ligne sur Al-Jazeera enregistrée en août avant sa prise de fonction a récemment refait surface. Il estimait que la guerre au Yémen menée par les forces militaires saoudiennes était devenue absurde et devait cesser.
Le ministre libanais avait rejeté toute « accusation d’inimitié envers l’Arabie saoudite » et a expliqué qu’il n’avait exprimé qu’une opinion personnelle. Mais cela n’a pas apaisé les relations avec l’Arabie saoudite.
En réaction à ses commentaires, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont rappelé leurs ambassadeurs. Le 29 octobre, Bahreïn a demandé à l’ambassadeur du Liban de quitter le pays après « une série de déclarations inacceptables et offensantes faites par des responsables libanais dernièrement » et a exhorté ses citoyens à quitter le Liban quelques jours plus tard.
Tous ces pays du Golfe considèrent le Hezbollah comme une organisation terroriste. Il se trouve que le parti politique chiite libanais et l’Iran soutiennent le mouvement houthiste, l’insurrection qui a chassé le président yéménite en 2015. Ces événements ont conduit aux frappes militaires des États musulmans sunnites sous la direction de l’Arabie saoudite contre les houthistes au Yémen.
Une démission pour aider les relations avec l’Arabie saoudite avant la visite du président français
La démission du ministre intervient alors que le président français Emmanuel Macron se rend aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et au Qatar les 3 et 4 décembre.
La France est un partenaire proche du Liban et des Émirats arabes unis. Elle est d’ailleurs l’un des seuls pays à disposer d’une base militaire permanente à Dubaï.
Sur Twitter, la présidence française a déclaré que les trois priorités discutées lors de ses visites au Moyen-Orient seraient la « stabilité régionale, lutte contre l’islamisme radical, promotion de l’attractivité de la France ». Emmanuel Macron a ajouté que nous « nous agissons pour résoudre les crises qui engendrent instabilité, terrorisme et souffrances » car « une partie de notre sécurité se joue au Moyen-Orient ».
Le président français est venu avec plusieurs ministres et une cinquantaine de chefs d’entreprise. Vendredi, les Émirats arabes unis ont acheté 80 avions de combat Rafale. Il s’agit du plus gros contrat d’exportation pour l’avion militaire français, dont la signature a pris environ 12 ans. Les E.A.U. ont également acheté 12 hélicoptères militaires Caracal.
Et alors que la délégation française se rend en Arabie saoudite samedi, le ministre libanais de l’information a déclaré vendredi qu’il démissionnait pour ouvrir la porte au dialogue entre le Liban et l’Arabie saoudite avant la visite du président français.