En Italie, Giorgia Meloni va-t-elle changer le système de nomination des Premiers ministres ?

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31 octobre 2023

Ce lundi, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et ses ministres ont soutenu une proposition de réforme constitutionnelle introduisant l’élection directe du Premier ministre. Il est probable qu’une telle réforme, régulièrement mise sur la table en Italie, soit validée cette fois.

Giorgia Meloni
Giorgia Meloni, la première ministre italienne | © Giorgia Meloni, Twitter

Giorgia Meloni s’attaque à la Constitution italienne. La présidente du Conseil a engagé une vaste réforme visant à donner plus de pouvoirs au chef du gouvernement par le biais d’un texte qui sera présenté au Conseil des ministres ce vendredi 3 novembre.

Cette réforme, inspirée du modèle français, prévoit notamment l’élection du Premier ministre en un seul scrutin et une majorité de 55 % pour assurer la gouvernabilité, ainsi que la fin de la possibilité pour le Quirinale, siège de la présidence italienne, de nommer les sénateurs à vie.

Cette décision intervient dans le cadre d’une série de mesure engagées pour mettre fin à l’instabilité politique chronique du pays, qui a vu se succéder 68 différent gouvernements au cours des 77 dernières années.

Lors de sa campagne électorale, Giorgia Meloni s’était engagée à introduire des réformes constitutionnelles visant à garantir une durée plus longue aux gouvernements italiens, et un nouvel équilibre des pouvoirs entre le Premier ministre, le Président et le Parlement.

La présidente du Conseil s’est cependant heurtée à une forte résistance de la part de l’opposition, qui craint que ces réformes ne concentrent trop de pouvoirs entre les mains d’une seule et même personne. C’est précisément ce que les dirigeants italiens d’après-guerre souhaitaient éviter en instaurant le système politique actuel après 18 ans de dictature fasciste sous Benito Mussolini.

En vertu de la loi italienne, toute modification de la Constitution requiert une majorité de deux tiers dans les deux chambres du Parlement.

En cas d’échec, un référendum doit être organisé. Les précédents référendums concernant des changements constitutionnels se sont tous soldés par des échecs. Le dernier en date, proposé par Matteo Renzi, alors premier ministre, a entrainé sa démission, tandis qu’un référendum concernant le renforcement des pouvoirs présidentiels, mené par Silvio Berlusconi, alors premier ministre, a également échoué en 2006.

Julie Carballo

Julie Carballo est correspondante pour Newsendip.

Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Figaro et au bureau de Rome pour l'AFP.