Malgré les preuves d’une économie robuste sous le président Joe Biden, une nostalgie persistante de la période d’avant la pandémie de Covid-19 sous l’ancien président Donald Trump persiste. Biden cherche donc à inverser cette perception en mettant l’accent sur les succès de son administration dans un contexte économique difficile.
Un nouveau match présidentiel entre l’ancien président Donald Trump et le président Joe Biden en novembre semble bel et bien se profiler après que les deux candidats ont remporté de larges victoires dans les États où se sont déroulées les primaires pour l’investiture au sein de leurs partis respectifs en vue de la prochaine élection présidentielle qui se déroulera en novembre prochain.
Et la croissance économique semble être l’un des enjeux centraux des prochaines élections, les potentiels votants citant régulièrement l’économie et l’inflation comme leurs principaux problèmes.
Mais il existe un paradoxe dont le président Biden aimerait se défaire : malgré des données montrant une croissance économique solide et que les États-Unis ont réussi à éviter la récession prédite par les experts économiques, les Américains restent dubitatifs par les capacités économiques de l’actuel président.
Avant la pandémie de Covid-19, l’administration Trump a connu une expansion économique avec une croissance constante du produit intérieur brut et un marché boursier à la hausse ce dont elle attribuait à sa politique.
Mais alors que les administrations Trump et Biden ont toutes deux connu une croissance relativement stable et d’une reprise après la récession mondiale provoquée par le Covid-19, un seul président semble en récolter les fruits. Dans ses dernières communications, Joe Biden a tenté de contrecarrer cette perception.
Une confiance qui s’effrite
La confiance du public dans l’économie de M. Biden s’effrite.
Les sondages montrent que les Américains restent pessimistes quant aux perspectives économiques et considèrent que M. Biden est moins digne de confiance que son adversaire républicain pour gérer l’économie. Le Conference Board, un think tank économique américain, fait état d’une disparité importante entre la situation actuelle et les attentes économiques.
Le doute est omniprésent parmi les électeurs, quel que soit leur bord politique, comme le montre un sondage réalisé par NBC News. Il indique que les électeurs sont largement critiques dans leur évaluation de la performance du président Biden.
En effet, 40% des personnes interrogées estiment que Trump a dépassé les attentes, contre seulement 14% pour Biden. À l’inverse, 29% des personnes interrogées pensent que Trump a sous-performé, contre 42% pour Biden.
Les détracteurs de l’ancien président soulignent qu’il a hérité d’une économie qui connaissait déjà une trajectoire ascendante. Dans le même temps, le Président Biden est critiqué pour le climat économique incertain.
Le Président Biden insiste sur son bilan économique
Lors de son discours sur l’état de l’Union, jeudi dernier, Joe Biden a souligné les succès économiques de son administration. Avec un taux de chômage au plus bas depuis 1969 et un nombre record de 7,27 millions d’emplois créés, il a proclamé que l’économie américaine « faisait envie au monde ».
Si l’économie américaine fait preuve d’une résilience surprenante, elle ne s’est pas encore totalement remise du choc de la pandémie. L’inflation reste un problème persistant pour l’administration Biden quand l’administration Trump a été marquée par une faible inflation et des taux d’intérêt bas.
Et pourtant, bien que les taux d’inflation ne soient pas revenus aux années pré-Covid, la hausse des prix a été plus lente que dans n’importe quel autre pays au cours de la période post-pandémique et les salaires augmentent désormais plus vites que l’inflation.
Le problème est que ses augmentations ne sont pas ressenties uniformément par tout le monde et que la période d’une forte hausse des prix reste vive, ce qui provoque un ressentiment à l’égard de la présidence démocrate. Le président Biden a reconnu la disparité des richesses dans son discours sur l’état de l’Union, promettant d’aider tous les Américains.
Toutefois, confrontées à l’ancien président Trump, les données ne font pas le poids face à l’attrait de l’exubérance. Le personnage de Trump n’a pas changé et les électeurs continuent d’être attirés par son autorité charismatique, son anticonformisme, son influence et sa richesse, négligeant ses problèmes juridiques – Trump fait face à 91 chefs d’accusation dans quatre affaires pénales – et les transgressions morales.
Récemment, il s’est attribué sur la plateforme sociale alternative Truth Social le mérite des récents sommets atteints par le marché boursier, le qualifiant de « Trump Stock Market », en affirmant que c’est parce que les investisseurs prévoient sa victoire.
Si Biden peut encore espérer changer les avis en s’appuyant sur la croissance économique et la baisse de l’inflation, ses défis subsistent étant donné son taux d’approbation à seulement 36%.