La Hongrie exclut les véhicules immatriculés hors du pays des prix plafonnés de l’essence

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27 mai 2022

La Hongrie a décidé que les prix du carburant plafonnés par l’État ne seraient accessibles qu’aux véhicules enregistrés en Hongrie. Les voitures immatriculées à l’étranger le paieront au prix du marché.

station essence voiture

La Hongrie a décidé d’exclure les voitures immatriculées à l’étranger de l’achat de carburant aux prix plafonnés. À partir du 27 mai, seuls les véhicules portant une plaque d’immatriculation hongroise ou enregistrés en Hongrie auront accès au diesel et à l’essence fixés à 480 forints (1,22 euros) le litre.

Pour les autres voitures, les prix du marché s’appliqueront, soit environ 700 forints (1,78€) le litre actuellement. Les tarifs libres seront ceux affichés dans les stations-service. Mais les clients avec un véhicule enregistré dans le pays se verront appliqués le tarif réglementé de 480 forints le litre pour le diesel et le sans-plomb 95.

La décision du nouveau gouvernement de Viktor Orbán a été annoncée jeudi avec effet immédiat. Antal Rogán, le chef du cabinet du Premier ministre, a justifié cette décision soudaine pour éviter que les frontaliers ne tentent de profiter davantage des tarifs avant l’entrée en vigueur de la nouvelle règle.

Le gouvernement veut mettre fin au « tourisme à la pompe » en provenance d’autres pays membres de l’Union européenne comme l’Autriche et la Slovaquie, où le carburant est plus proche des 2 euros le litre.

Cette décision, qui soulève des questions sur l’égalité de traitement entre les citoyens de l’U.E., intervient aussi à un moment où la Hongrie se distingue dans l’U.E. par son désaccord sur un embargo sur l’énergie russe.

La Hongrie contrôle le prix des carburants depuis novembre dernier et continuera à le faire au moins jusqu’au 1er juillet. Une nouvelle évaluation des tarifs sera effectuée à la mi-juin selon le gouvernement.

La Slovénie, autre pays voisin de la Hongrie membre de l’U.E., a plafonné les prix à la pompe de la mi-mars au début du mois de mai. Mais elle a réintroduit un gel des prix dans les stations-services deux semaines plus tard, et ce jusqu’au 10 août, limitant le coût du sans-plomb 95 à 1,56 euros, et du diesel à 1,668 euros le litre.

Il s’agit de l’une des premières mesures du cinquième gouvernement de Viktor Orbán, officiellement en exercice depuis mardi, dans le cadre de l’état d’urgence déclaré cette semaine afin de « prévenir le conflit armé et la catastrophe humanitaire sur le territoire de l’Ukraine et d’empêcher leurs conséquences en Hongrie ». Le gouvernement peut mettre en œuvre des mesures d’urgence par décret.

Il prévoit également de publier une taxe sur les « bénéfices excessifs », les superprofits, des grandes entreprises comme dans le secteur de la banque, des assurances, de l’énergie, les entreprises pharmaceutiques, la grande distribution et les compagnies aériennes pour les deux prochaines années. Cette taxe devrait générer 800 milliards de forints (2 milliards de dollars) par an. Les autorités vont également augmenter les droits d’accise sur le tabac et l’alcool et d’autres taxes qui devraient rapporter 100 milliards de forints. Le gouvernement souhaite aussi rétablir une taxe basée sur les recettes publicitaires qui fut en place de 2014 à 2019.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.