La Cour internationale de justice a tranché en faveur de la Somalie au sujet d’un long différend avec le Kenya sur leurs frontières maritimes, au cœur des tensions diplomatiques entre les deux voisins. Le Kenya a refusé cette décision.
Le 12 octobre, la Cour internationale de justice a publié sa décision concernant le différend sur la délimitation maritime dans l’océan Indien entre la Somalie et le Kenya, qui est au cœur des tensions diplomatiques entre les deux pays.
La Somalie a porté l’affaire devant la Cour en 2014 après cinq ans de discussions infructueuses et 42 ans de désaccord depuis la proclamation présidentielle du Kenya en 1979.
L’affaire concerne une zone de 100 000 kilomètres carrés potentiellement riche en pétrole et en gaz.
La Somalie revendiquait l’existence d’une « ligne d’équidistance non ajustée traversant tous les espaces maritimes », tandis que le Kenya a affirmé que la frontière, qui suit le parallèle, avait déjà été acceptée par la Somalie.
La CIJ a estimé qu’il n’y avait pas d’indication claire que la Somalie acceptait la frontière maritime. Les juges ont également tracé une nouvelle ligne séparant la zone maritime contestée, plus proche de ce que la Somalie revendique.
Le président somalien, Mohamed Abdullahi Farmaajo, a salué « cette victoire historique ». Dans une déclaration du président Uhuru Kenyatta, le Kenya indique qu’il « rejette en totalité et ne reconnaît pas les conclusions de la décision » de la Cour internationale de justice. Le président a ajouté que « la Cour n’avait ni juridiction ni compétence sur le différend ».
Le Kenya considère que la procédure judiciaire est injuste à cause d’un « banc biaisé ». Les 15 juges qui ont pris la décision étaient de 15 nationalités différentes. Aucun d’entre eux n’était originaire du Kenya ; l’un d’entre eux était somalien.