Alors que les pays ont restreint les connexions avec le Nigéria en raison du Covid-19, les responsables nigérians haussent le ton avec des interdictions de voyage en retour.

Le 6 décembre, le Royaume-Uni a placé le Nigeria sur une liste rouge en raison de la recrudescence du variant omicron du Covid-19. Le Nigeria a rejoint 10 autres pays africains interdits de voyage dans le Royaume. Le Royaume-Uni a déclaré que plusieurs cas d’omicron sur son sol étaient liés à des voyages en provenance du Nigeria.
À la fin de la semaine, Hadi Sirika, le ministre de l’aviation du Nigeria, a expliqué que le gouvernement fédéral appliquerait les mêmes restrictions de vol. Il prévoyait ainsi que le Royaume-Uni, le Canada, l’Arabie saoudite et l’Argentine seraient également interdits de vol vers le Nigeria, très probablement à partir du 14 décembre.
« S’ils ne nous autorisent pas à entrer dans leur pays, qui sont-ils pour venir, en tant que compagnies aériennes, et prendre de notre pays ? », s’est insurgé le ministre.
Désaccords entre le Nigeria et les Émirats arabes unis
Ce n’est pas la première fois que le Nigeria tente de donner une réponse politique aux restrictions sanitaires. En effet, les liaisons aériennes entre le Nigeria et les Émirats arabes unis ont été chaotiques ces derniers mois. Les vols ont été rouverts il y a moins d’un mois.
En mars, Dubaï a imposé des tests Covid-19 supplémentaires aux passagers en provenance du Nigeria. Les autorités nigérianes ayant jugé le protocole discriminatoire et injuste, le Nigeria a riposté en interdisant les vols d’Emirates Airlines en provenance et à destination du pays.
Il a levé cette interdiction à la fin du mois de novembre et a autorisé la compagnie Air Peace à reprendre ses vols vers les Émirats arabes unis.
Emirates Airlines a demandé et obtenu 21 vols par semaine vers le Nigeria. Mais Air Peace, la compagnie aérienne nigériane, ne s’est vu attribuer qu’un seul créneau sur les trois demandés vers les Émirats arabes unis. Les Émirats arabes unis ont fait valoir que l’aéroport de Sharjah opérait en surcapacité.
Le 9 décembre, le ministre de l’aviation a décidé d’appliquer le « principe de réciprocité » et a retiré le programme de vol initial accordé à Emirates Airlines. Il n’a donc approuvé qu’un seul vol hebdomadaire vers le Nigeria.
Dans une note d’information, le directeur général de l’autorité de l’aviation civile nigériane a conclu que « les intérêts nationaux dans toutes les questions d’aviation seront jalousement guidés et protégés ».
La « souveraineté de 200 millions de Nigérians est trop importante », a de surcroît estimé le ministre Hadi Sirika.