Le projet de budget américain ne prévoit pas de consulat au Sahara occidental

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21 octobre 2021

Un projet de loi pour le budget de l’année prochaine prévoit qu’aucun fonds ne devraient être alloué à la construction d’un consulat au Sahara Occidental. Les États-Unis ont pourtant reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire pour faciliter les relations entre le royaume et Israël.

Commission des crédits du Sénat américain
Le projet de loi du budget américain pour 2022 exclut la construction d’un consulat au Sahara occidental, stoppant un processus entamé sous l’administration Trump et faisant partie de l’accord de normalisation Maroc-Israël | Bureau de la commission des crédits du Sénat américain © U.S. Senate Committee on Appropriations

La Commission des crédits du Sénat américain, qui rédige la législation allouant les fonds fédéraux annuels et les dépenses exceptionnelles, a publié un projet de loi pour le budget du « Département d’État, des opérations étrangères et des programmes connexes pour l’année fiscale se terminant le 30 septembre 2022″.

Et le projet de loi précise qu”  »aucun des fonds […] ne peut être utilisé pour soutenir la construction ou le fonctionnement au Sahara Occidental d’un consulat des États-Unis ».

Au lieu de construire un consulat dans la ville de Dakhla, qui agirait comme une branche diplomatique officielle dans la région, la loi propose d’allouer des fonds pour l’assistance et le soutien des « efforts diplomatiques pour faciliter un règlement politique du conflit au Sahara Occidental ».

S’il est adopté, le refus de construire un bureau diplomatique irait à l’encontre des déclarations faites sous l’administration de Donald J. Trump et du rôle joué par les États-Unis dans l’accord de normalisation entre Israël et le Maroc.

Signé en décembre 2020, l’accord de normalisation Israël-Maroc a marqué le début des relations officielles entre les deux pays. Le Maroc a officiellement reconnu Israël et établi des relations diplomatiques et commerciales pleines avec le pays.

Carte de la région du Sahara occidental
Le Sahara occidental | © Wikipedia

Les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc tandis que le royaume a reconnu Israël

Dans cet accord, les États-Unis ont accepté de reconnaître les revendications du Maroc de sa souveraineté sur le Sahara occidental, une vaste région bordant le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie.

Quelques jours après l’accord de normalisation entre Israël et le Maroc, Mike Pompeo, Secrétaire d’État à l’époque, était « heureux d’annoncer le début du processus d’établissement d’un consulat américain au Sahara Occidental » sur Twitter.

Le Maroc revendique le territoire depuis que l’Espagne a quitté sa colonie en 1976.

La République arabe sahraouie démocratique, également connue sous le nom de Sahara occidental, fut proclamée par le front Polisario qui souhaite l’indépendance totale de la région. Considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies depuis 1963, un cessez-le-feu est en place depuis 1991 dans la région.

Mais en février, une lettre signée par 25 législateurs démocrates ou républicains et dirigée par Patrick Leahy, l’actuel président de la commission des crédits, a exhorté Joe Biden à revenir sur cette décision « brusque » et  » inconsidérée » de « reconnaître officiellement les revendications illégitimes de souveraineté du royaume du Maroc sur le Sahara occidental ».

En mai, Joe Biden aurait décidé de ne pas revenir sur la décision de l’administration précédente afin de protéger Israël. Alors que les législateurs sont au milieu d’âpres négociations pour le budget fédéral 2022, la position de l’administration de M. Biden sur le Sahara Occidental semble donc se préciser, et donc diverger de celle de Donald Trump.

Le Department of State, Foreign Operations, and Related Programs Appropriations Act, 2022 doit être adopté par le Congrès, et signé par le Président. Le Congrès est composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Les démocrates ont une minorité très serrée au Sénat et une très faible majorité à la Chambre des représentants.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.