Le soulèvement pro-démocratie en Eswatini devient un sujet régional

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21 octobre 2021

L’Eswatini connaît depuis plusieurs semaines des manifestations en faveur de la démocratie. Une délégation de pays sud-africains va tenter de rétablir le calme.

Le roi Mswati III
Le roi Mswati III a répondu aux manifestations en faveur de la démocratie par la violence | © Kollmeierf, 2011

L’Eswatini, anciennement connu sous le nom de Swaziland, a connu plusieurs semaines de troubles pro-démocratiques, auxquels le royaume a répondu en tirant sur la population.

Le 20 octobre, la Communauté de développement de l’Afrique australe, une organisation intergouvernementale pour la coopération socio-économique et la sécurité politique, enverra une délégation pour discuter de la sécurité et des développements politiques dans le royaume. L’Eswatini, l’un des 16 pays sud-africains de la CDAA, a accepté de rencontrer la délégation.

La CDAA enverra son secrétaire exécutif et des hauts fonctionnaires du secrétariat. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, en tant que président de la CDAA, enverra des hauts responsables du gouvernement et trois anciens ministres. Des représentants du Botswana et de la Namibie font également partie de la délégation.

Le même jour, les forces de sécurité ont blessé au moins 80 personnes et une personne est décédée lors des manifestations qui ont débuté en juin pour protester contre les violences policières après la mort d’un étudiant en droit de 25 ans.

Deux membres du Parlement détenus depuis juillet

Le 20 octobre est également le premier jour du procès de deux membres du Parlement, détenus depuis juillet et inculpés sous le coup de la loi sur la suppression du terrorisme qui limite les droits à la liberté d’expression et d’une violation des règles liées au Covid-19.

Les transports publics ont été fermés dimanche dernier car le Swaziland Transport and Allied Workers Union ont demandé la libération des deux députés. Au début du mois, des manifestants ont voulu remettre une pétition à l’ambassade des États-Unis pour lui demander d’intervenir suite à la détention des deux législateurs.

Le 21 octobre, le Royaume a demandé aux opérateurs de télécommunications de suspendre l’accès à Facebook et à Messenger. Le pays a restreint à plusieurs reprises l’accès à Internet afin de limiter les communications sur les manifestations.

Certaines infirmières envisageraient désormais de ne pas soigner les policiers blessés parce qu’ils tirent sur la population.

L’AFP rapporte qu’au moins 29 personnes sont mortes cette année dans des affrontements entre la police et les manifestants. Amnesty International affirme que les forces de sécurité ont tué 80 personnes depuis le mois de mai, et que 1 000 personnes ont été arrêtées, y compris des écoliers ou des étudiants qui participent à des manifestations.

Samedi dernier, le roi Mswati III a décidé de fermer les écoles pour une durée indéterminée.

L’Eswatini est un petit pays entouré par l’Afrique du Sud et le Mozambique, sans accès à la mer. Le roi Mswati III est le dernier monarque absolu d’Afrique. Il est au pouvoir depuis 1986, depuis l’âge de 18 ans, et a 15 épouses, dont on dit qu’elles ont chacune un palais.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.