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Dublin, la capitale européenne aux transports en commun les moins accessibles selon Greenpeace

4 minutes de lecture
4 mai 2023

Greenpeace a étudié 30 pays européens et leurs capitales pour déterminer les meilleurs et les pires systèmes de billetterie pour les transports en commun. Dublin se classe en dernière position derrière Londres, Amsterdam et Paris.

Rue de Dublin
Rue de Dublin. La capitale de l’Irlande a été classée par Greenpeace comme la pire ville d’Europe en matière d’accessibilité et de prix des transports publics. | © Michael Arlotto

Les bureaux de Greenpeace à Vienne ont publié le 4 mai un classement sur l’accessibilité des billets de transports en commun dans 30 pays européens et leurs capitales. L’organisation non gouvernementale de protection de l’environnement a examiné les transports publics en fonction de leur coût et de la facilité d’achat des billets.

Avec 34 points sur 100, Dublin est la capitale la plus chère et la plus compliquée pour acheter des tickets de transport en commun. Londres occupe la 29ème place, Amsterdam la 28ème et Paris la 27ème.

Dublin est fortement pénalisée parce qu’il n’existe pas d’abonnement au mois ou à l’année qui puisse être utilisé sur tous les transports publics, contrairement aux autres capitales européennes. Un ticket mensuel n’est disponible que pour les employés lorsque l’employeur adhère à un programme d’économie d’impôt. Cependant, tous les autres passagers doivent acheter séparément des abonnements mensuels pour les bus, les trams et les trains de Dublin.

En 2021, une étude des performances environnementales de l’OCDE avait également pointé du doigt l’Irlande pour son nombre excessif de places de stationnement, encourageant les gens à utiliser leur voiture plutôt que les transports puisque moins de 4 % des conducteurs paient pour le parking lorsqu’ils travaillent dans la capitale irlandaise.

Les transports, principalement les déplacements de voitures particulières, sont la première source d’émissions de gaz à effet de serre en Irlande.

Londres, la capitale européenne la plus chère pour les transports en commun

Londres, Dublin, Amsterdam et Paris sont les quatre capitales les plus chères en matière de transports publics qui, ajustés aux indices de prix locaux, proposent des billets de longue durée à plein tarif pour plus de 2,25 euros par jour.

À Londres, un billet annuel sans réduction couvrant 3 des 9 zones de transport du centre de la ville coûte 1 916 livres (2 174 euros), ce qui, ajusté à l’indice du niveau des prix, donne un coût journalier de 4,11 euros.

Avec son pass Navigo annuel à 925 euros, l’abonnement pour les transports parisiens est également parmi les plus élevés d’Europe à son plein tarif, même si de nombreuses réductions sont possibles pour les personnes les plus vulnérables.

Amsterdam et les Pays-Bas ont une bonne réputation en matière de mobilité urbaine verte, avec une utilisation intensive du vélo, mais la ville souffre dans ce rapport du coût de ses transports publics.

Pour établir son classement, Greenpeace a analysé les 27 États membres de l’Union européenne, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni.

L’association a utilisé quatre critères d’évaluation : le plein tarif des billets à long terme – le critère avec le plus de poids – la simplicité du système de billetterie, les réductions accordées aux groupes socialement défavorisés (personnes âgées, étudiants, personnes à faible revenu ou personnes handicapées) et le taux de TVA appliqué (uniquement pour le classement par pays).

Un pays ou une ville obtenait la totalité des points dans la catégorie « billet de longue durée à plein tarif » s’il existait un billet de longue durée pour tous les moyens de transport coûtant, après ajustement du niveau des prix, 1 euro par jour ou moins dans le cas d’un pays et 50 centimes par jour ou moins dans le cas d’une ville.

D’autres aspects importants tels que la qualité du réseau, la fréquence de l’offre ou les heures de fonctionnement n’ont pas été pris en compte dans le classement.

De plus, Greenpeace n’a pas pris en compte certaines mesures spécifiques, comme le fait que les employeurs français doivent rembourser à leurs employés au moins 50 % du coût des abonnements aux transports utilisés pour se rendre au travail.

La France se classe en 21e position avec seulement 5 points sur 100, octroyés pour son taux de TVA à 10 % (la moyenne de la TVA sur les transports en commun dans l’Union européenne est de 11%). Le pays est notamment pénalisé dans le classement par le prix élevé des billets de train.

Les transports en commun gratuits au Luxembourg et à Malte

Pour Greenpeace, les transports en commun sont trop chers dans de nombreuses villes. « Des transports publics abordables sont une nécessité, mais de nombreux gouvernements les considèrent comme un produit de luxe », a déclaré Lorelei Limousin, chargée de campagne sur les transports dans l’UE à Greenpeace.

Le Luxembourg, Tallinn, la capitale de l’Estonie, et La Valette, la capitale de Malte, sont les trois meilleures villes en termes d’accessibilité des transports publics et obtiennent le maximum de points. Le Luxembourg et Malte ont rendu les transports en commun gratuits à travers le pays.

Le Luxembourg, Malte et l’Autriche sont les pays en tête du classement de Greenpeace, tandis que la Bulgarie se trouve en bas de la liste.

En 2021, l’Autriche a introduit un « ticket climat », qui permet d’emprunter tous les transports en commun du pays avec un seul billet. Le KlimaTicket Ö coûte 1 095 euros à plein tarif pour un an sur tous les services réguliers du pays.

Le « ticket climat » est désormais un terme souvent utilisé en Europe pour désigner un billet de transport public à long terme, abordable et valable pour tous les moyens de transport en commun, à l’exclusion des services touristiques, dans une région donnée.

Le classement de Greenpeace intervient quelques jours après que l’Allemagne et la Hongrie ont introduit, le 1er mai, de nouveaux titres de transport à bas prix pour tout le territoire. L’organisation à but non lucratif souhaiterait que davantage de gouvernements mettent en place des billets climats et espère même qu’un ticket climat unique à l’échelle européenne verra le jour à l’avenir.

Début février, le ministre des transport Clément Beaune Clément Beaune a annoncé début février vouloir mettre au point dans les deux ans un billet unique dans tous les transports publics de France.

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.