Les transports en commun locaux en Allemagne ne coûteront que neuf euros par mois en juin, juillet et août.
À travers l’Allemagne, les personnes pourront utiliser les transports en commun locaux et régionaux tels que le bus, le métro, le tram, les ferries et les trains de banlieue avec un nombre illimité de trajets pendant les mois de juin, juillet et août pour 9 euros par mois.
Les Allemands qui ont déjà un abonnement à des transports publics verront leurs prix réduits à 9 euros par mois également. Les billets de train longue distance ou les trajets de sociétés privées comme FlixTrain ou FlixBus sont exclus du programme.
Les sociétés de transport ont commencé à mettre en vente les billets, qui seront valables à partir du 1er juin.
Et lundi matin, la Deutsche Bahn, la compagnie ferroviaire nationale d’Allemagne avaient déjà vendu 50 000 billets en ligne a indiqué une porte-parole. Vendredi, Berliner Verkehrsbetriebe, la société qui gère les réseaux publics de métro, de tramway, de bus et de ferry de Berlin, a vendu 35 000 billets en seulement 12 heures.
Au total, environ 30 millions d’utilisateurs du ticket à neuf euros par mois sont attendus.
La mesure a été adoptée par le Bundestag le 19 mai en tant que « soutien financier direct aux citoyens en raison de la forte hausse des coûts de l’électricité, de l’alimentation, du chauffage et des transports ». Faisant partie du deuxième train de mesures d’aide, elle est également considérée par le gouvernement fédéral comme une incitation à utiliser les transports en commun et à économiser du carburant.
Les Länder recevront 3,7 milliards d’euros du gouvernement fédéral pour le financement des transports publics locaux dans le cadre de la loi sur la régionalisation, dont 2,5 milliards d’euros sont prévus pour la mise en œuvre du ticket à neuf euros de juin à août de cette année. Chaque region sera responsable de sa mise en œuvre.
Un autre 1,2 milliard d’euros est aussi transféré pour aider à compenser les pertes financières causées par la pandémie de COVID-19, les transports publics ayant perdu 10 à 15% de leurs clients pendant la pandémie. La Hamburger Verkehrsverbund, la société de transports publics de Hambourg a par exemple a enregistré 707 millions de voyages pour un revenu de 686 millions d’euros en 2020 alors qu’elle avait plus d’un milliard de passagers et un chiffre d’affaires de 890 millions d’euros (-23%) avant le COVID-19.
Le Bundesrat, le Conseil fédéral représentant les seize Länder, a approuvé vendredi dernier cette loi ainsi que 11 autres, dont l’introduction d’un bouclier tarifaire de l’énergie.
Pour Jens Hilgenberg de BUND, une ONG allemande pour la protection de la nature et de l’environnement, la mesure pourrait n’être qu’un « feu de paille » si aucun investissement n’est réalisé dans les infrastructures de transport public, avançant que le ticket bénéficierait surtout aux personnes déjà bien connectées par les transports.
Et comme le prévient l’Association des entreprises de transport allemandes, « la mise en place au dernier moment du ticket à 9 euros pose des défis majeurs aux transports publics locaux, notamment en ce qui concerne la capacité disponible » des services. Elle conseille d’avoir des horaires de voyage flexibles pendant la période des vacances d’été alors que la plupart des trajets locaux sont effectués sans réservation.
En Autriche, un KlimaTicket, ou billet climat, a été lancé en octobre dernier comme moyen de réduire les émissions de carbone. Pour 1 095 euros par an, les personnes peuvent utiliser tous les services réguliers – trains publics et privés, transports urbains et publics – dans toute l’Autriche.
La ministre autrichienne de l’action climatique et de l’énergie, Leonore Gewessler, a déclaré jeudi dernier que 160 000 billets climat avaient été vendus jusqu’à présent, soit plus que les 120 000 prévus par le gouvernement. Le billet est devenu plus cher, mais environ 5 000 nouveaux clients s’ajoutent chaque mois. Et cela peut créer de la frustration chez les voyageurs qui peuvent être confrontés à des transports en commun surchargés.