Les États-Unis ont officiellement retiré les FARC de la liste des organisations terroristes

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30 novembre 2021

Les États-Unis ont retiré les FARC de la liste des organisations terroristes étrangères afin de pouvoir coopérer avec ses anciens membres désormais engagés en politique. Le président colombien respecte la décision mais aurait préféré qu’elle soit différente.

Accord de paix Colombie-FARC
Juan Manuel Santos (à gauche), président de la Colombie en 2016 et Timoleón Jiménez, ancien commandant des FARC, signant l’accord de paix. | © Presidencia de la República Mexicana , Flickr, 2016

Le 30 novembre, le Département d’État américain a publié un communiqué confirmant qu’il retirait « les désignations des Forces révolutionnaires de Colombie (FARC) comme organisation terroriste étrangère (FTO) ».

Cette décision fait suite à l’accord de paix scellé en 2016 avec le gouvernement colombien où l’organisation fut dissoute et a abandonné les armes.

Les États-Unis reconnaissent alors que les FARC « n’existent plus en tant qu’organisation unifiée qui se livre au terrorisme ou à des activités terroristes ».

Les États-Unis avaient inclus les FARC dans la liste en 1997. Le mouvement avait été créé dans les années 1960.

Le fait de figurer sur la liste des organisations terroristes étrangères interdit à toute personne ou organisation d’interagir avec le groupe terroriste ou ses membres en leur fournissant un soutien matériel ou des ressources, à l’exception de médicaments ou de matériel religieux.

Pour les États-Unis, le fait de retirer les FARC de la liste leur permet d’apporter un soutien supplémentaire à la Colombie dans la mise en œuvre de leurs programmes de paix.

Les membres des FARC qui ont déposé leurs armes ont formé un parti politique communiste : les Communs. Les États-Unis n’étaient alors pas en mesure d’interagir avec ce parti politique, de le soutenir financièrement ou d’impliquer les anciens membres des FARC dans des programmes de paix.

Les États-Unis ont dû retirer les FARC de la liste des groupes terroristes afin de « mener à bien les programmes de développement avec les anciens membres des FARC », a répondu Brian A. Nichols, le secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, au sénateur républicain de Floride Marco Rubio.

Les accusations de trafic de drogue envers les anciens membres des FARC ne sont pas abandonnées

Par exemple, il était impossible de mettre pleinement en œuvre les soutiens financiers de l’USAID, l’agence des États-Unis pour le développement international, si elle impliquait d’anciens membres des FARC qui sont aujourd’hui élus en tant que représentants colombiens.

L’information avait été partiellement divulguée lors du cinquième anniversaire de l’accord de paix la semaine dernière. Mais elle mentionnait seulement que les FARC allaient être retirées de la liste.

Cependant, les États-Unis n’abandonnent pas les charges existantes ou potentielles à venir contre les anciens membres des FARC, notamment pour trafic de stupéfiants. Par conséquent, ils ne seraient pas autorisés à se rendre librement aux États-Unis, a confirmé Juan S. Gonzalez, assistant spécial du président américain Joe Biden lors d’une interview radio avec Caracol.

« Ils pourront se baigner à partir des plages de Carthagène mais pas celles de Miami », a‑t-il ajouté.

Par ailleurs, les FARC-EP et Segunda Marquetalia, ont été ajoutées à la liste des groupes terroristes. Leurs dirigeants désignés aussi. Les membres de ces organisations sont des dissidents des FARC et continuent leurs anciennes activités.

Iván Duque, le président colombien, n’est pas ravi de la décision de retirer les FARC de la liste. « Nous comprenons et respectons [la décision], nous en aurions préféré une autre, nous sommes aujourd’hui concentrés pour faire face aux dissidents, faire face à ces groupes », a déclaré le président colombien lors d’une conférence de presse.

Le président Joe Biden est censé se rendre en Colombie en décembre.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.