Il y a moins de groupes haineux aux États-Unis pour la troisième année de suite mais leurs idées deviennent « de plus en plus banalisées ».
Le Southern Poverty Law Center a répertorié 773 groupes haineux actifs en 2021, soit une baisse de 8% sur l’année, selon son rapport publié le 9 mars.
Le nombre de groupes suprémacistes blancs, néo-nazi, et anti-gouvernement extrêmes ont diminué pour la troisième année consécutive. SPLC, qui se penche sur les milices d’extrême droite, le racisme et la xénophobie avait recensé 838 groupes haineux actifs en 2020 et 940 en 2019.
Leur nombre avait atteint un pic historiquement haut de 1 021 aux États-Unis en 2018 selon le Centre.
Le nombre de groupes anti-gouvernement ont baissé de 14% en 2021 après une diminution de 2% en 2020. Il y avait 488 groupes extrêmes contre le gouvernement en 2021, soit bien moins qu’en 2012 et un pic de 1 360 organisations. C’est l’année où l’ancien président Barack Obama fut élu pour un second mandat.
Cette tendance à la baisse s’opère malgré les attaques du Capitole en janvier l’année dernière, une division pregnante de la société américaine et des tensions envers la politique menée pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Mais pour le SPLC, cette tendance suggère que les idées que ces groupes promeuvent ne sont plus limitées à leurs membres et qu’ils sont en fait devenus plus courants.
« Plutôt que de montrer un déclin du pouvoir de l’extrême droite, la chute de la haine organisée et des groupes anti-gouvernement suggère que les idées extrêmes qui les guident opèrent désormais plus ouvertement dans la sphère politique courante », selon le rapport.
L’un des exemples cités par le centre basé en Alabama est quand en septembre dernier Tucker Carlson, un présentateur conservateur de la Fox News, argumentait que l’immigration issue de pays non-blancs engendrerait le « grand remplacement » des Américains blancs, une opinion saluée par les suprémacistes blancs.
Immédiatement après l’attaque du Capitole, les groupes nationalistes blancs tels que Active Proud Boys, qui a plus de trois douzaines de membres inculpés pour leur rôle dans l’assaut, « ont fait profil bas » pour Susan Corke, directrice du projet de veille du SPLC. Mais ce « moment d’espoir s’est rapidement éteint quant je n’ai pas vu plus de leaders du parti des Républicains condamner ces groupes ».
Au-delà de l’attaque du Capitole, le centre détaille comment plusieurs factions d’extrême droité ont été redynamisés par les récentes décisions politiques. Les groupes de haine se nourrissent de leur opposition à l’immigration, des obligations du port du masque et des vaccins contre le Covid-19. Ils sont également stimulés lorsque des lois interdisent à l’école des livres parlant de l’identité LGBTQ ou de la critical race theory, qui avance que l’injustice raciale est imprégnée dans la société américaine actuelle, comme l’ont votées plusieurs états récemment.
Les idées extrêmistes véhiculées par ces groupes sont « de plus en plus banalisées » ajoute Corke.