L’annonce de la création de nouveaux musées est considérée comme un exemple supplémentaire du resserrement des relations de la ville avec la Chine et fait suite aux récentes élections des conseillers de district de la ville, qui ont enregistré un taux de participation au plus bas.
Hong Kong a annoncé ce mois-ci son intention de construire un nouveau musée dans le quartier de Tsim Sha Tsui East, qui mettra en lumière le développement et les réalisations de la Chine.
En conséquence, le musée des sciences de la ville – le musée le plus populaire de la ville avec 1,1 million de visiteurs par an – sera déplacé dans le district de Sha Tin, dans la partie nord du territoire, sur le site de l’actuel musée du patrimoine, qui pourrait être supprimé.
Le nouveau musée devrait se concentrer sur la lutte de la Chine contre les invasions étrangères, le développement du parti communiste chinois, les exploits sportifs, ainsi que les développements technologiques et culturels.
Les musées du continent devraient être consultés pour aider à organiser des expositions et prêter du matériel d’exposition. Le musée s’adressera également aux touristes internationaux, en mettant l’accent sur les avantages de l’approche politique « Un pays, deux systèmes » de la ville.
L’annonce du site a été faite par le bureau de la culture, des sports et du tourisme de la ville à la suite du récent discours du chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, en octobre, au cours duquel il a annoncé le projet de deux nouveaux musées qui présenteraient le développement national et l’histoire de la guerre. Ils font partie du plan des autorités visant à promouvoir davantage l’éducation au patriotisme.
Ce plan fait également suite à l’adoption, fin octobre, de la « Loi sur l’éducation patriotique », qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. La promotion de l’éducation patriotique est la dernière campagne idéologique du dirigeant chinois Xi Jinping.
Le second musée sera une refonte de l’actuel musée de la défense côtière de Hong Kong, basé sur l’île, qui deviendra le musée de la guerre de résistance et de la défense côtière de Hong Kong. Il relatera la bataille de la ville contre l’occupation japonaise en 1941.
Par ailleurs, un groupe de travail gouvernemental sera créé pour mettre l’accent sur l’éducation patriotique, tandis qu’un bureau de promotion de la culture chinoise devrait voir le jour l’année prochaine. Ce bureau prévoit d’organiser chaque année plus de 50 activités destinées à soutenir et à promouvoir l’histoire et la culture chinoises.
Les nouvelles mesures seront mises en œuvre « dans le but de renforcer l’éducation sur l’histoire, la culture et l’actualité de notre pays sur différents fronts, ce qui permettra de promouvoir le patriotisme et d’assurer sa continuité de génération en génération », a déclaré le chef de l’exécutif aux élus.
Cette initiative est considérée comme un nouvel effort du gouvernement de Hong Kong pour s’intégrer plus étroitement à la Chine et permettre aux citoyens de mieux comprendre la « Mère patrie » d’une manière plus directe que celle à laquelle ils avaient été habitués auparavant.
Parmi les autres initiatives conjointes mentionnées dans le récent discours de politique générale figurent un plan opérationnel d’intervention d’urgence et de sauvetage « Greater Bay Area » avec d’autres villes du continent afin de renforcer le système de gestion des urgences de la région, la possibilité de créer un fonds d’investissement commun pour investir dans des projets d’envergure, une collaboration maritime plus étroite et un service d’ambulance transfrontalier.
Bien que des critiques pensent que des initiatives conjointes de ce type peuvent avoir des retombées positives pour les deux parties, se cache aussi l’idée que des musées mettant en avant le dogme de la Chine continentale représente un exemple supplémentaire que Hong Kong est en train de perdre ses spécificités internationales.
L’annonce de ces nouveaux musées vient dans la même vague que les récentes élections des conseillers de district qui se sont tenues au début du mois et qui ont permis à 1,2 million d’électeurs d’élire les représentants locaux des 18 districts de la ville.
Bien que le chef de l’exécutif, John Lee, s’était déclaré « satisfait » du nombre de votants, le taux de participation de 27,5 % constitue un absentionnisme record pour la ville depuis que le gouvernement a réduit de 80 % la proportion de sièges directement sélectionnés par le public.
Tous les candidats ont dû se soumettre à un contrôle de sécurité nationale et obtenir des nominations de la part d’organismes dirigés par le gouvernement.