Le nombre de fugitifs recherchés par les autorités de Hong Kong est ainsi porté à 13, le gouvernement ayant également arrêté 4 autres personnes accusées de sécession. La loi sur la sécurité nationale de Hong Kong revendique le pouvoir d’obliger les accusés à rendre des comptes dans le monde entier.
La police de sécurité nationale de Hong Kong a placé de nouvelles primes d’un million de dollars de Hong Kong (117 000 euros) sur cinq nouveaux militants étrangers accusés d’avoir violé la loi de sécurité nationale de la ville. Ces derniers ajouts portent à 13 le nombre de primes offertes pour des informations conduisant à l’arrestation de fugitifs recherchés pour des cas similaires.
Les cinq militants cités dans les mandats d’arrêt émis jeudi sont Johnny Fok Ka-Chi, Joey Siu, Tony Choi Ming-da, Simon Chang Man-Kit et Frances Hui Wing-Tin.
Selon un responsable du département de la sécurité nationale de Hong Kong, les cinq personnes sont recherchées pour incitation à la sécession, collusion avec des forces étrangères ou extérieures pour mettre en péril la sécurité nationale et incitation à la subversion du pouvoir de l’État.
Ces accusations s’ajoutent à celles selon lesquelles MM. Fok et Choi auraient mis en ligne des vidéos exhortant les personnes à rejoindre les forces militaires étrangères afin de renverser le gouvernement de Hong Kong. MM. Fok et Choi auraient également prétendu pouvoir aider de jeunes criminels à fuir la ville pendant les manifestations de 2019, ce qui aurait amené à des victimes et à leurs familles de se faire escroquer de centaines de milliers de dollars hongkongais.
La police de la sécurité nationale a également arrêté deux femmes et deux hommes dans la ville, accusés de « financer d’autres sécessionnistes ». Le quatuor aurait fourni une aide financière aux militants en exil Nathan Law Kwun-chung et Ted Hui Chi-fung entre décembre 2020 et novembre 2023.
Joey Siu, l’une des fugitifs nouvellement accusés, a réagi aux accusations sur Twitter en écrivant : « Ce matin, moi, citoyen américain, je me suis réveillé en apprenant qu’un mandat d’arrêt et une prime de 1 million de dollars hongkongais avaient été placés sur ma tête par le gouvernement de Hong Kong pour avoir exercé mes libertés dans mon propre pays. J’en dirai plus plus tard, mais pour l’instant : Je ne serai jamais réduit au silence, je ne reculerai jamais. »
M. Cheng, qui écrit depuis le Royaume-Uni, a déclaré sur les réseaux sociaux : « Si le gouvernement considère la quête de la démocratie et de la liberté comme un crime, nous acceptons les accusations pour révéler le vrai visage de la justice sociale ».
Les États-Unis ont déclaré qu’ils condamnaient cette mesure, tandis que la Grande-Bretagne l’a qualifiée de « menace pour notre démocratie et nos droits de l’homme fondamentaux ».
Entre-temps, un porte-parole du gouvernement de Hong Kong a affirmé que celui-ci prendra toutes les mesures nécessaires, conformément à la loi, pour traduire les fugitifs en justice.
D’autre part, suite à l’annonce récente de l’activiste Agnes Chow Ting sur les réseaux sociaux qu’elle étudie désormais au Canada et qu’il est peu probable qu’elle revienne à Hong Kong, un surintendant du département de la sécurité nationale a déclaré qu’elle n’avait pas encore enfreint la loi puisqu’elle les délais pour se présenter à la police n’étaient pas encore dépassés. Toutefois, si elle ne revient pas, les forces de police la traiteront comme une fugitive.
Mme Chow a déjà été arrêtée par la police de sécurité nationale en 2020 pour collusion avec des forces étrangères en vue de mettre en péril la sécurité nationale. Elle avait ensuite été libérée sous caution par la police et ses documents de voyage lui avaient été rendus.
La loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, récemment promulguée à la suite des manifestations qui ont eu lieu dans toute la ville en 2019, revendique le pouvoir d’obliger les personnes accusées à rendre des comptes dans le monde entier.