L’eau de mer de la côte néerlandaise fait l’objet d’une étude visant à détecter la présence d’un type de produit chimique, les PFAS, que l’on trouve couramment dans les produits du quotidien. Ces substances chimiques sont très difficiles à éliminer de l’environnement et sont liées à un certain nombre de problèmes de santé.

Selon des sources officielles néerlandaises, l’écume de mer et l’eau de mer des régions côtières des Pays-Bas présentent une concentration élevée de substances perfluorées et polyfluorées (PFAS). Elles ont également recommandé que les personnes, en particulier les enfants, évitent d’être en contact avec la mousse, l’écume, de mer pendant une longue période.
Le principal organisme de santé des Pays-Bas, le RIVM, a annoncé mardi qu’il allait réaliser une étude nationale sur la présence de ces substances dans les eaux côtières néerlandaises. Cette étude permettra de mieux connaître le niveau exact de concentration dans l’eau et les risques pour la santé.
Du magasin à la mer
Les PFAS sont des types de polluant connus et présents « dans toute la région flamande » des Pays-Bas et en Belgique, selon un rapport du Conseil de l’Union européenne. En juillet, le RIVM a confirmé que les Néerlandais, en moyenne, consommaient des PFAS en quantité supérieure aux taux acceptables, principalement par le biais de l’alimentation. Aujourd’hui, ce constat pourrait s’étendre au contact avec l’eau de mer.
L’exposition aux PFAS n’a fait qu’augmenter aux Pays-Bas. Le produit chimique est utilisé pour fabriquer des revêtements qui résistent à la chaleur, à l’huile, aux taches, à la graisse ou encore à l’eau. Ils sont utilisés dans des produits quotidiens « dans toute la société », selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Les produits de nettoyage, les vêtements imperméables et les ustensiles de cuisine en sont des exemples.
Comme les PFAS mettent des milliers d’années à se dégrader, ils se sont retrouvés dans l’eau et la chaîne alimentaire des Pays-Bas. L’ECHA a déclaré que les PFAS « contiennent des liaisons carbone-fluor, qui constituent l’une des liaisons chimiques les plus fortes en chimie organique », ce qui les rend difficiles à éliminer de l’environnement. C’est pour cela que les PFAS sont communément appelés « produits chimiques éternels » ou encore « polluants éternels ».
Impact sur l’environnement et la santé
Les PFAS ont tendance à rester longtemps dans l’environnement une fois ingérés, et l’exposition est de plus en plus fréquente dans l’Union européenne et aux États-Unis, qui pourraient prendre des mesures réglementaires. En février de cette année, l’ECHA a élaboré une initiative européenne visant à interdire les PFAS dans l’environnement, avec effet en 2025. Toutefois, l’UE n’a pas publié d’informations à ce sujet depuis.
En Belgique, le gouvernement flamand a publié en fin d’année dernière un rapport contenant une liste de recommandations pour éliminer les PFAS en toute sécurité. Au Japon, la ville de Kakamigahara, une petite ville du sud du pays, a annoncé la construction d’une nouvelle installation de purification en raison de la contamination de l’approvisionnement en eau par des PFAS.
Certains PFAS ont été associés à des nombreux problèmes de santé. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Toxicology and Chemistry, « seule une poignée de PFAS » a été associée de manière concluante à des problèmes de santé, et des recherches supplémentaires sont nécessaires. L’étude indique également que les PFAS sont capables de produire un large éventail d’effets sur la santé, en fonction de deux facteurs : les circonstances de l’exposition et les facteurs concernant les individus exposés.
Les recherches s’orientent notamment autour des conséquences sur les cancers, les problèmes de reproduction et thyroïdiens.