L’histoire tragique de Rayan Oram a ému des millions de personnes qui avaient suivi les efforts pour essayer de sauver l’enfant marocain tombé dans un puits abandonné. Les suites et l’actualité qui l’entoure ont cependant été beaucoup moins relayées.
Pendant cinq jours, le monde a suivi la mission de sauvetage du petit marocain Rayan Oram, âgé de cinq ans. Le garçon était tombé puis est décédé dans un puits étroit et abandonné de 32 mètres de profondeur dans la ville de Chefchaouen, dans le nord du Maroc.
Selon l’Observatoire de l’opinion publique numérique (O2PN), 1,7 milliard de personnes ont vu un message ou une histoire liée à Rayan sur Internet. Mais les jours qui ont suivi sa mort ont été beaucoup moins relayés dans le monde.
Les funérailles de Rayan Oram ont eu lieu lundi, où des centaines de Marocains se sont rassemblés pour rendre hommage au petit garçon de 5 ans. Le cimetière du village n’a pas pu accueillir toutes les personnes venues apporter leur soutien à la famille en deuil.
Le même jour, un garçon de 7 ans est décédé après être tombé dans un puits que la population utilise encore pour son approvisionnement en eau dans la région de Khemisset. Le puits était profond de 40 mètres et les sauveteurs n’ont pas pu sauver l’enfant.
Ce garçon, atteint du syndrome de Down, jouait près du puits et y est tombé, selon les médias locaux. Il aurait été perturbé par l’accident de Rayan et aurait essayé de reproduire l’événement. Le garçon se serait noyé et une autopsie allait être pratiquée pour connaître les causes exactes du décès.
De nombreuses mères marocaines ont déclaré avoir vu leurs enfants perturbés par l’histoire de Rayan.
En plus de certains commentaires haineux, certains ont vu dans l’émotion générale suscitée par l’histoire de Rayan une opportunité pour profiter de la situation.
Mardi, un communiqué de la province de Chefchaouen a averti que certains messages sur les réseaux sociaux en provenance du Maroc et de l’étranger tentaient de profiter de la mort de Rayan. Ils demandaient des dons de matériel ou d’argent. Selon la province, la famille de Rayan a refusé et condamné toute tentative de tirer parti de sa situation.
Sécuriser tous les puits abandonnés au Maroc et en Arabie saoudite
Après la tragédie du petit Rayan, le ministère de l’intérieur a décidé de combler tous les puits abandonnés du pays. Les autorités locales ont été invitées à les recenser et à les boucher dès que possible. Elles aideront les citoyens à sécuriser les puits à sec en fournissant le matériel nécessaire aux travaux.
Pour éviter que la tragédie ne se répète, le ministre de l’eau « a donné des instructions strictes aux directeurs des Agences des bassins hydrauliques pour qu’ils réalisent un recensement complet des puits abandonnés, en coordination avec les autorités locales », a déclaré à l’agence de presse MAP un responsable du ministère de l’eau, Abdelaziz Zerouali.
Le nombre exact de puits abandonnés au Maroc est difficile à estimer car beaucoup d’entre eux ont été créés sans que les autorités en ait été informées. Nombreux sont ceux parmi la population des zones rurales du Maroc qui luttent pour avoir accès à l’eau pour leur consommation et pour l’irrigation.
Après le décès de Rayan, l’Arabie saoudite a également décidé de boucher et de fortifier 2 450 puits abandonnés dans le pays, a indiqué dimanche le ministère de l’environnement, de l’eau et de l’agriculture.
En décembre 2013, une fillette de 6 ans nommée Lama est tombée dans un puits artésien alors qu’elle pique-niquait avec sa famille près de la ville de Tabuk, dans le nord de l’Arabie saoudite. Elle n’en a été sortie seulement plusieurs semaines plus tard.
Après l’accident, une application avait été développée par de jeunes Saoudiens pour signaler les puits inconnus trouvés par des particuliers ou des autorités. En 2012, une femme de 30 ans était également tombée et décéda dans un puits en Arabie saoudite.
Dimanche dernier, un garçon libyen serait mort après sa chute dans un puits près d’une mosquée à Benghazi alors que son père le cherchait selon ses publications sur Facebook.