De récentes directives avaient assoupli la consommation passée de marijuana, permettant ainsi d’être embauché à la Maison Blanche. Cependant, certains membres du personnel ont récemment été licenciés.
La marijuana est légale dans 15 des 52 États américains, comme la Californie ou le Colorado. En outre, 34 États acceptent le cannabis à usage thérapeutique, ce qui ne laisse que 8 États où le cannabis est totalement illégal.
Cependant, fumer de l’herbe est toujours interdit par les lois fédérales des États-Unis. Et cela peut donc empêcher d’obtenir une habilitation de sécurité pour travailler à la Maison Blanche ou dans les agences fédérales américaines.
Tous les membres du personnel de la Maison Blanche n’ont pas besoin d’une habilitation de sécurité, mais chaque candidat doit remplir un questionnaire. Ils doivent y indiquer leur consommation passée de drogue, qui peut constituer un facteur d’exclusion.
Une approche plus ouverte pour la consommation de marijuana
Plus tôt dans l’année, la direction de l’Office of Personnel Management a rédigé un mémo fournissant de directives mise à jour pour les agences au sujet du cannabis. “La consommation passée de marijuana, y compris la consommation de marijuana récemment arrêtée, doit être considérée différemment de la consommation actuelle de marijuana“. Cette note apporte quelques nuances à un décret de 1986 stipulant que “les personnes qui consomment des drogues illégales ne sont pas aptes à occuper un emploi fédéral“.
Selon NBC, l’administration a envoyé les prérogatives afin que “des candidats qualifiés ayant une consommation limitée de marijuana ne soient pas empêchés de servir le peuple américain“. À cet effet, l’administration pourrait accorder des dérogations aux personnes ayant une consommation “limitée” de cannabis si leur poste ne nécessite pas d’habilitation de sécurité.
Mais selon le Daily Beast, plusieurs membres du personnel de la Maison Blanche ont été “suspendus, priés de démissionner ou placés dans un programme de travail à distance en raison de leur consommation passée de marijuana“. En réponse, l’attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, a tweeté que 5 personnes étaient parties à cause de cette politique. Elle a également expliqué que d’autres facteurs avaient joué un rôle dans cette décision.
Selon le New York Times, certains des fonctionnaires qui ont déclaré avoir consommé de la marijuana par le passé sont toujours autorisés à travailler, mais ils ont dû s’engager à ne pas le faire pendant qu’ils travaillent dans l’administration. Ils peuvent également être soumis à des tests anti-drogue aléatoires. Mme Psaki n’a pas abordé ces cas.
Contradictions et interprétations des lois
Si les directives semblent assouplir le règlement, elles restent sujettes à interprétation.
La note apporte des éléments supplémentaires aux agences, tels que la gravité, la récurrence du comportement ou l’âge de la personne au moment des faits. Mais elle ne donne pas plus d’indications sur les décisions à prendre.
Pour le FBI, l’usage récréatif de la marijuana est autorisé s’il n’a pas eu lieu au cours des trois dernières années, tandis que la NSA exige de rester clean pendant seulement un an. Sous les administrations Obama, on ne pouvait pas avoir fumé au cours des 6 derniers mois, ou avec une limite à 2 ou 3 fois dans l’année précédente, pour travailler à la Maison Blanche.
Barack Obama, qui a fait un usage récréatif de la marijuana pendant sa jeunesse, a quand même pu exercer la fonction de président des États-Unis.
La situation est également délicate pour une administration qui tente d’être perçue comme progressiste mais qui ne parvient pas à le prouver. Dans sa campagne présidentielle, le président Biden a proposé d’effacer les anciennes condamnations pour usage de cannabis.
Mais il ne soutient pas la dépénalisation de la marijuana autant que la vice-présidente Kamala Harris est en faveur de la légalisation.
La situation actuelle met également en évidence les contradictions entre les lois fédérales et celles des États. Pour le président Biden, la décriminalisation reste une décision à prendre par les états.
L’administration fédérale reste en revanche toujours un lieu de travail où la drogue est interdite.
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Sources et liens utiles :
- Executive Order 12564–Drug-free Federal workplace, Archives nationales
- Assessing the Suitability of Applicants or Appointees on the Basis of Marijuana Use, U.S. Office of Personnel Management