Shell prévoit des études sismiques dans les eaux d’Afrique du Sud à la recherche de pétrole et de gaz. Les organisations de défense de l’environnement et des droits de l’homme ont tenté d’arrêter l’opération, sans succès jusqu’à présent.

Le 3 décembre, la Haute Cour de Makhanda, en Afrique du Sud, a rejeté la demande que la Royal Dutch Shell n’effectue pas d’étude sismique.
Shell est autorisée à effectuer des relevés sismiques à partir d’un bateau afin de rechercher du pétrole et du gaz sous les fonds marins. L’opération maritime doit se dérouler près de la côte sauvage d’Afrique du Sud, à l’est du pays. Elles devaient commencer le 1er décembre et se terminer en février 2022.
Mais quatre organisations, dont Greenpeace, ont tenté de bloquer les opérations avançant des dommages environnementaux irréversibles dans cette zone avec une riche biodiversité. À la dernière minute, elles ont déposé une plainte pour obtenir un interdit provisoire d’urgence.
Des ondes sonores pour étudier la composition de la Terre
Afin de trouver des ressources naturelles dans les fonds marins, Shell doit utiliser des canon à air sismiques, une technique courante mais controversée utilisée dans l’industrie de l’énergie. Depuis des navires, il envoient de l’air comprimé créant des ondes sonores dans l’océan afin d’étudier la composition du sous-sol.
L’énergie des ondes sonores qui n’est pas absorbée par les différentes couches géologiques est renvoyée vers la surface. Elle est ensuite captée par des récepteurs qui analysent et identifient la présence potentielle d’hydrocarbures.
Pour Natural Justice, l’une des organisations engagées dans la bataille contre Shell, les canons à air projetteraient pendant des mois, toutes les 10 secondes, des ondes extrêmement bruyantes à travers 6 011 kilomètres carrés de surface océanique. L’association affirme qu’elles atteignent jusqu’à 3 km de profondeur dans la mer et 40 km dans la croûte terrestre sous le fond marin.
Et les associations considèrent que ces ondes perturbent et causent des dommages irréparables à la vie marine, des baleines et des dauphins aux crabes et crustacés. Cela aurait également un impact sur la pêche ou les activités touristiques.
Pour Shell, « les inquiétudes concernent généralement l’exposition des dauphins, des baleines, des tortues, des oiseaux ou des poissons au bruit généré sous la mer par une source sonore à air comprimé ». Pour répondre à ces préoccupations, Shell affirme qu’elle opère en dehors de la période de migration des baleines en Afrique du Sud et qu’elle s’assure qu’il n’y a pas d’activité de cétacés pendant une heure avant le début des activités sismiques dans la zone étudiée.
Pas assez de preuves de dommages irréparables causés par les relevés sismiques
Les demandeurs de l’interdiction d’urgence ont estimé que les mesures d’atténuation de Shell étaient insuffisantes. La demande en urgence était censée bloquer Shell jusqu’à ce qu’un examen judiciaire de l’autorisation environnementale de Shell soit terminé, rapporte News24.
Mais la Haute Cour a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’informations pour déterminer qu’il y aura un préjudice irréparable. Ainsi, le juge a exclu la possibilité d’arrêter l’étude sismique « en attendant la décision finale d’une demande d’étude séparée ». Les organisations vont discuter et décider si elles font appel de la décision.
Dimanche, des manifestants ont marché de la Maison de l’Afrique du Sud à Londres jusqu’à Trafalgar Square avec le slogan Stop punishing Africa, « Arrêtez de punir l’Afrique ». Les manifestants ont condamné les « restrictions injustes sur les voyages » appliquées à l’Afrique du Sud, ont demandé un meilleur accès aux vaccins et l’arrêt des essais sismiques de Shell.
Le 6 décembre, la pétition hébergée sur le site de Greenpeace a recueilli un peu plus de 43 000 signatures.
Mise à jour du 28 décembre 2021 : Une haute cour sud-africaine différente a empêché Shell de mener des tests sismiques au large de la Wild Coast.