En amont de la rencontre entre Vladimir Poutine et Narendra Modi, la Russie et l’Inde ont prolongé leur accord militaire jusqu’en 2031. Pour sa stratégie d’acquisition de matériel de défense, l’Inde souhaite travailler à la fois avec les États-Unis et la Russie.

Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, et le ministre russe de la Défense, Sergey Shoygu, se sont rencontrés le 6 décembre avant la rencontre des chefs d’États.
Les deux pays ont convenu d’une coopération en matière de technologie militaire pour les dix prochaines années.
De plus, l’Inde et la Russie ont signé un accord portant sur 600 000 fusils d’assaut AK-203. Ils seront assemblés dans une entreprise commune en Inde, dans l’État d’Uttar Pradesh, et seront utilisés par les forces militaires indiennes. Le contrat s’élève à 51 milliards de roupies (676 millions de dollars), rapporte le Hindustan Times.
La Russie et l’Inde devraient signer une douzaine d’accords dans les domaines de la défense, du commerce, de l’énergie ou de l’espace.
Le système de défense russe devrait être livré dans quelques semaines
Il s’agit seulement de la deuxième visite de Vladimir Poutine en dehors de son pays depuis l’épidémie de Covid-19, ce qui montre l’importance de cette rencontre. En effet, la visite de M. Poutine intervient également à un moment où le premier des cinq escadrons de systèmes de défense aérienne S‑400 devrait être livré avant la fin de l’année. Ce contrat important signé en 2018 est d’une valeur de 5,5 milliards de dollars.
En réponse à ce contrat, les États-Unis pourraient théoriquement imposer des sanctions à l’Inde avec la loi Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA). Lorsque la Turquie a acheté le système de missiles de défense aérienne S‑400, les États-Unis l’ont retirée du programme d’acquisition d’avions de combat F‑35 en 2019.
Mais l’Inde revendique son autonomie en matière d’acquisition de matériel de défense.
Washington et Delhi sont également des partenaires proches. Ils sont tous deux membres du QUAD, le dialogue quadrilatéral sur la sécurité, où les États-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon discutent de la stabilité indo-pacifique pour contrer les ambitions chinoises. En octobre, une partie des troupes indiennes et américaines ont participé à un exercice commun en Alaska.
L’une des principales préoccupations de l’Inde en termes de politique extérieure est sa situation avec la Chine, préoccupation commune avec les États-Unis.