Une enquête a révélé qu’un médecin de village en Suède utilisait son propre sperme pour inséminer des femmes dans les années 1970 et 1980, à une époque où l’insémination n’était pas encore réglementée par la loi. Le médecin a déclaré qu’il avait souhaité aider après que la loi permettant aux enfants de connaître son géniteur avait fait diminuer les dons.
Un médecin de Norrbotten, en Suède, a admis à SVT avoir rendu plusieurs femmes enceintes en utilisant son propre sperme.
SVT, un média public suédois, a indiqué qu’ils ont identifié jusqu’à présent sept enfants issus de ces inséminations, la plupart vivant dans la même région de Norrbotten, le comté le plus septentrional de Suède. Le médecin a affirmé que 15 à 20 de ses inséminations ont abouti à des grossesses sans que le nombre de ses enfants ne soit encore établis.
Ces inséminations ont eu lieu dans les années 1970 et 1980, une période où il n’y avait pas de réglementation légale en matière d’insémination. En 1985, une loi suédoise sur l’insémination a été adoptée, permettant aux enfants issus d’insémination avec donneur de demander l’identité de leur père biologique.
Dans un entretien à Newsendip, SVT a indiqué avoir contacté le médecin, aveugle et âgé de plus de 90 ans, par téléphone. Il a choisi de révéler volontairement ses inséminations clandestines lors d’une conversation de 2 heures, affirmant qu’il ne pensait pas avoir commis de faute.
Il a expliqué que pendant la période où il pratiquait ces inséminations, il utilisait son propre sperme lorsqu’aucun autre échantillon frais n’était disponible. Dans ce sens, il pensait avoir rendu service aux femmes à l’époque. Après 1985, il a affirmé qu’il était impossible de trouver des donneurs de sperme, et remettait en question la loi elle-même.
Durant cette période, la Suède a connu de nombreux cas de négligence médicale. À Halmstad, un médecin a volé des échantillons de sperme à des hommes pour les utiliser en insémination entre 1985 et 1996. L’un de ces hommes, Zdravko Paic, a porté plainte devant la Cour européenne de justice car un enfant est né de l’utilisation de son sperme. M. Paic a récemment découvert qu’il a un fils issu des échantillons de sperme qu’il avait fournis à des fins médicales.
Le cas de M. Paic a été pris en charge par la Cour européenne de justice, car l’hôpital concerné à Halmstad a refusé de mener une enquête approfondie. Selon SVT, un médecin spécifique « prenait systématiquement des échantillons de sperme d’hommes à leur insu ». L’hôpital a reconnu cinq cas de ce type, mais refuse de fournir plus d’informations tant que d’autres enfants issus de donneurs ne se manifestent pas, avançant qu’ils ne sont pas légalement tenus de divulguer davantage d’informations.
Le cas n’a pas encore été résolu par la Cour européenne de justice, qui doit d’abord déterminer si « tous les recours internes » pour la situation ont été épuisés.
Il est possible de découvrir de telles divergences génétiques grâce au registre ADN de la Suède, qui a collecté des informations génétiques sur chaque enfant né depuis 1975. Initialement créé à des fins médicales, ce registre a été utilisé pour des enquêtes criminelles.
Aux Pays-Bas, plusieurs gynécologues ont également utilisé leur propre sperme pour des inséminations sans autorisation.