Dark
Light

Facebook a supprimé un réseau antivax de France et d’Italie et des comptes liés au KGB biélorusse

3 minutes de lecture
2 décembre 2021

En novembre, Facebook a supprimé un réseau antivax de France et d’Italie, des comptes Facebook du KGB biélorusse ainsi que des comptes d’employés d’une entreprise chinoise.

logo Facebook
Le rapport de Facebook sur les menaces a identifié un réseau antivax provenant de France et d’Italie. Des comptes ont publié des milliers de commentaires pour intimider des personnes | © Brett Jordan

Le 1er décembre, Meta, la maison mère de Facebook, a partagé un nouveau type de rapport : le Meta’s Adversarial Threat Report.

Le rapport mensuel coordonné de Facebook sur les comportements malveillants qui a débuté en 2017 est désormais devenu un rapport sur les menaces adverses « pour tenir compte de cet environnement de menaces en constante évolution ».

En plus de l’activité de « comportement inauthentique », Facebook a ajouté le brigandage (brigading) et l’abus de signalement (mass reporting) comme deux nouveaux protocoles de démantèlement des réseaux.

V_V un réseau anti-vax inondant les posts de commentaires

Le brigandage consiste à ce que des personnes travaillent ensemble « pour commenter en masse, poster en masse ou s’engager dans d’autres types de comportements de masse répétitifs pour harceler les autres ou les réduire au silence ».

Le premier réseau de comptes de brigandage identifié était originaire de France et d’Italie. Ils ciblaient « des professionnels de la santé, des journalistes et des élus en les harcelant ». Ils commentaient en masse les publications de pages, de médias d’information ou d’individus pour les intimider.

Facebook a identifié le réseau comme étant lié à un mouvement conspirationniste anti-vaccination appelé V_V. Ils considéraient les journalistes ou les médias comme des « partisans du nazisme » ou affirmaient que la vaccination obligatoire conduirait à une « dictature sanitaire ».

Le réseau V_V opérait sur Facebook mais aussi sur YouTube, Twitter ou VKontakte et semblait coordonner ses actions via Telegram pour éviter d’être détecté, explique le rapport.

Ils utilisaient des tactiques pour éviter toute détection automatique, comme changer une lettre dans un mot, ce qui leur permettait parfois de laisser des milliers de commentaires.

La société note que tout le contenu de V_V n’est pas supprimé mais qu’elle surveille son activité.

Le deuxième protocole nouvellement introduit pour des infractions à la politique de Facebook est l’abus de signalement. Il consiste à signaler massivement un contenu ou un compte à Facebook afin de le faire retirer par la plateforme.

Un réseau au Vietnam a utilisé de multiples comptes pour lancer des centaines de plaintes contre sa cible. De nombreux faux comptes ont aussi été utilisés pour essayer de ressembler à la personne ciblée afin d’envoyer une plainte pour usurpation d’identité.

Des comptes en Biélorussie liés au KGB

En ce qui concerne les « comportements inauthentiques coordonnés », Facebook a supprimé quatre réseaux différents. Ils provenaient de Palestine, de Pologne, de Biélorussie et de Chine. Meta a supprimé 737 comptes Facebook et 115 comptes Instagram, ainsi que de plusieurs pages et groupes.

Les 141 comptes Facebook supprimés depuis la bande de Gaza en Palestine étaient liés au Hamas.

Les 31 comptes supprimés de Pologne visaient l’Irak mais aussi la Biélorussie pendant la crise frontalière entre la Biélorussie et l’Union européenne. De faux comptes dissuadaient les migrants d’entrer dans l’UE en partageant leur expérience négative en tant que migrants.

En Biélorussie, 41 comptes Facebook ciblant principalement des audiences du Moyen-Orient et d’Europe ont été supprimés pendant la crise frontalière. Les faux comptes se faisaient passer pour des journalistes de Pologne ou de Lituanie et critiquaient la Pologne avec des reportages bidons où les gardes polonais violeraient les droits des migrants.

Et Meta a identifié cette activité comme étant liée au KGB biélorusse, l’agence nationale de renseignement du pays.

Plus de 500 comptes provenant de Chine ont également été supprimés.

Certains d’entre eux étaient liés à des employés de l’entreprise autoproclamée de sécurité des réseaux et de l’information Sichuan Silence Information Technology.

En juillet, un faux biologiste suisse nommé Wilson Edwards a déclaré que les États-Unis faisaient pression sur l’Organisation mondiale de la santé pour qu’elle étudie les origines du COVID-19, dans le but de rejeter la faute sur la Chine. L’information fut relayée par les médias d’État chinois mais la campagne de désinformation a globalement échoué, mentionne le rapport.

Certains des comptes qui ont partagé et amplifié l’information avaient des photos de profil semble-t-il générées par du machine learning pour créer des deepfake. D’autres comptes étaient authentiques et certains d’entre eux appartenaient à des entreprises publiques chinoises.

Le mois dernier, Facebook a démantelé l’une des plus grandes usines à trolls dirigée par le gouvernement au Nicaragua, quelques jours seulement avant les élections présidentielles dans le pays.

Découvrez plus d’actualités sur la France

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.