La Bulgarie passe en revue ses abris anti-bombes

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11 mars 2022

La Bulgarie a passé en revue ses abris anti-bombes et prévoit de lancer un répertoire numérique recensant les lieux sûrs pour la population en cas d’urgence. Alors que les abris anti-bombes redeviennent d’actualité avec la guerre en Ukraine, les autorités assurent qu’il ne s’agit que d’une coïncidence car le pays n’est pas menacé.

Abri anti-bombes en Bulgarie
Un abri anti-bombes en Bulgarie, ou à quoi il devrait ressembler | Ministère de l’Intérieur de Bulgarie

La Bulgarie compte 734 abris anti-bombes publis ou privés à travers le pays selon l’inspection la plus récente officielle selon un communiqué du ministère de l’Intérieur en date du 11 mars.

« Bon nombre de ces aménagements sont situés sous les écoles, les crèches, les bâtiments publics », Nikolay Nikolov, directeur général de la protection civile explique aux médias.

Mais seulement 40% d’entre eux (292) sont utilisables. Pour qu’il puisse être considéré comme adéquat, un abri doit posséder un système de ventilation en état de fonctionner, une source d’eau potable et des installations médicales et sanitaires.

Entre 200 000 et 400 000 personne pourrait tenir dans ces 292 sites, soit 3 à 6% des 6,5 millions de Bulgares. À Sofia, le métro pourrait offrir une protection pour 900 000 personnes supplémentaires, en plus des 500 abris recensés au sein de la capitale.

La maintenance des abris anti-bombes n’a pas vraiment été faite et nombreux sont abandonnés ou complètement inutilisables. Cependant, ils ont pu avoir été utilisé parfois, mais pas pour leur but premier. Selon le Télégraphe de Bulgarie, à Ruse (ou Roussé), une ville dans le nord situé à la frontière de la Roumanie d’environ 150 000 personnes, un abri anti-bombes servait à faire pousser du cannabis entre mars et juin 2021 jusqu’à ce que la police détruise la production. Un autre servait de discothèque dans les années 90 dans la petite ville de Veliko Tarnovo.

Nettoyez les accès des abris

L’inspection des installations souterraines effectuée en 2018 montrait déjà que les abris étaient en piteux états. Mais la guerre en Ukraine les a remis au centre de l’attention. Certains abris anti bombardement offrent également une protection contre la radioactivité. Les frontières de la Bulgarie sont à 700 km de Zaporijia et de la plus grande centrale nucléaire d’Europe qui fut momentanément en proie à un incendie la semaine dernière.

Les autorités ont annoncé début mars qu’un registre numérique des abris anti-bombes serait bientôt disponible et mis à jour tous les quinze jours pour que la population puisse trouver refuge en lieu sûr en cas de danger. La protection civile de Bulgarie a également publié une première liste le 10 mars.

Mais elle rejette tout lien avec la récente invasion de l’Ukraine. Nikolov affirme que les abris anti-bombes sont inspectés deux fois dans l’année et que les inspections de cette année ne sont qu’une coïncidence avec la situation en Ukraine.

Une nouvelle application mobile pour signaler les situations dangereuses comme les inondations ou les accidents de la circulations devrait également Être développée.

Nikolov assure qu’il n’y a pas de menace ou de danger sur le pays.

En ce qui concerne les abris anti-bombes, l’idée n’a jamais été de cacher les 8 millions de personnes dans de tels lieux à long terme le commissaire en chef a‑t-il expliqué. La priorité serait d’offrir un abri temporaire et d’emmener la population dans des lieux plus sûrs après. « La première action est d’évacuer, et ensuite de protéger la population qui reste pour protéger la ville et la maintenir en vie. »

Il met en avant que le plus gros défi ne serait pas de cacher les personnes mais plutôt de leur apporter de la nourriture.

Par ailleurs, tous les bâtiments construits après les années 60 devraient avoir un refuge temporaire.

Néanmoins, Nikolov a tout de même saisi l’opportunité pour presser la population de nettoyer et sécuriser l’accès aux sous-sols de ces bâtiments au cas où il faudrait les utiliser comme abri.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.