La perception des Roumains sur leur pays s’est améliorée avec l’invasion de l’Ukraine

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9 mars 2022

Dans un sondage d’opinion effectué pendant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Roumains qui estiment que leur pays est sur la bonne voie a presque doublé en un mois Le contexte actuel semble rappeler à la Roumanie la protection qu’offrent l’Union Européenne et l’OTAN.

Forces françaises de l'OTAN déployées en Roumanie
Des forces armées françaises de l’OTAN sont arrivés en Roumanie le 28 février et le 1er mars suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe | OTAN

Le premier sondage d’opinion d’ampleur en Roumanie depuis le début d’invasion de l’Ukraine par l’armée russe montre que la perception des Roumains sur leur pays s’est améliorée.

Début janvier et février, 18–20% des Roumains considéraient que le pays allait dans la bonne direction tandis que 74–77% pensait que la Roumanie se dirigeait dans la mauvaise direction.

Mais le dernier sondage réalisé par la société d’études INSCOP montre que presque 36% des Roumains ont le sentiment que le pays avait pris le bon chemin, bien plus que les 20% de février. Dans le même temps, les plus pessimistes ont diminué de 22 points, de 77% à 55% en seulement un mois.

L’amélioration de la perception des perspectives de la Roumanie est « la plus grosse surprise » du sondage le responsable d’INSCOP Remus Stefureac explique sur son compte Facebook.

Stefureac estime que « la situation désespérée en Ukraine » a montré les avantages de la position actuelle de la Roumanie.« L’agression de la Russie a rappelé a nombre d’entre nous à quel point notre adhésion à l’OTAN et l’UE permet de protéger notre paix, tranquilité, vie et ce que cette couverture de sécurité et de développement signifie pour la bonne marche de notre pays. »

L’OTAN a engagé pour la première fois sa réponse de défense avec 500 militaires français déployés en Roumanie, qui partage environ 614 km de frontières avec l’Ukraine.

Alors que la période est chargée émotionnellement, on ne sait pas encore si la perception sur le pays sera brève ou durera sur le long terme.

Le sondage réalisé fut réalisé par téléphone à l’échelle nationale auprès de 1 077 personnes représentatives de la population pendant la première semaine de mars. L’intervalle de confiance est de 3%.

La grande majorité des Roumains (75%) pensent que la Russie est coupable de l’invasion pendant que 5% estiment que l’Ukraine est fautive de la situation actuelle. De plus, 79% des Roumains sont en accord avec les sanctions imposées par l’UE et les États-Unis à la Russie.

Pour ce qui est des intentions de vote, le plus grand changement touche le parti AUR. Ce parti politique populiste conservateur a perdu 3,5 points d’opinion favorables, de 22.4% à 18.9%, et est ainsi descendu de la 2ème à la 3ème place des partis politiques en termes de popularité auprès de la population.

La parti nationaliste Alliance pour l’Union des Roumains fut créé en september 2019 et est vite devenu populaire avec sa critique des contraintes sanitaires liées au Covid-19 imposées par le gouvernement. La Roumanie a le deuxième taux de vaccination le plus bas d’Europe avec 42% de la population éligible qui a reçu au moins une dose.

Mais la guerre en Ukraine a pris toute l’attention dernièrement, reléguant les inquiétudes de la pandémie au second plan. Stefureac considère que « la légère baisse de AUR peut être expliquée par la disparition du parti de la lumière des projecteurs, ajouté aux accusations des médias et d’opposants politiques d’une attitude pro-russe pour certains membres ou proches du parti ».

Dans le même temps, les intentions de vote pour le Parti National Libéral, le parti au pouvoir du gouvernement de coalition, ont augmenté de 16.6% à 19.9%.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.