Un audit de la startup indienne automobile GoMechanic a révélé que la société avait falsifié ses comptes. Elle doit maintenant drastiquement réduire ses effectifs parmi les 1,000 employés de l’entreprise et restructurer son modèle.
L’année dernière, la startup indienne GoMechanic ambitionnait de devenir une licorne, une entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars. Elle doit maintenant se séparer de la plupart de son effectif car l’entreprise a falsifié ses comptes.
GoMechanic a été créée en 2016 à Gurgaon, une ville d’un million d’habitants du nord de l’Inde dans l’État de l’Haryana, par quatre amis Kushal Karwa, Nitin Rana, Rishabh Karwa et Amit Bhasin. La startup met en relation des propriétaires de voitures avec des garages ou des ateliers partenaires dans leur quartier, proposant des réparations et des services pour voitures. Elle vend également des pièces de rechange et des accessoires automobiles sur son site internet.
En juin 2021, GoMechanic a levé 42 millions de dollars dans un financement de série C auprès de Sequoia Capital India, Tiger Global, Orios Venture Partners et Chiratae Ventures. L’entreprise était alors évaluée à 325 millions de dollars.
Au début de l’année dernière, la société était également en pourparlers pour lever une autre série de fonds sous la coupe de Tiger Global, qui aurait valorisé GoMechanic à 1,2 milliard de dollars. Mais ces discussions n’ont jamais abouti à un accord après qu’une anomalie ait été constatée au cours des vérifications d’usage des finances de l’entreprise, selon TechCrunch.
Les fondateurs étaient toujours à la recherche d’autres investisseurs. Mais il s’est avéré qu’ils avaient en fait gonflé les revenus et truqué les finances.
La startup n’a pas réussi à lever de nouveaux fonds puisqu’un audit de due diligence réalisé par EY a révélé plusieurs problèmes. Selon l’audit, certains garages, 60 parmi des plus de 1 000 centres de service GoMechanic, auraient violé les normes comptables pour surévaluer les revenus et détourner des fonds, rapporte Bloomberg. Certains garages étaient même fictifs.
Dans un message publié sur Linkedin le 18 janvier, le cofondateur de GoMechanic Amit Bhasin regrette qu’ils se soient « laissés emporter » et d’avoir « commis des erreurs de jugement en cherchant à grossir à tout prix, y compris concernant les rapports financiers. » Il a modifié son post dans lequel il mentionnait initialement qu’ils avaient « commis de graves erreurs ».
Si les cofondateurs « assument l’entière responsabilité » de la situation, l’entreprise a désormais besoin de se restructurer et se sépare d’environ 70 % de ses effectifs parmi les 1,000 employés que comptait l’entreprise.
Dans une déclaration commune, les investisseurs de GoMechanic ont indiqué que les fondateurs de la startup les avaient récemment informés des « graves inexactitudes dans les rapports financiers de la société. […] Nous sommes profondément heurtés que les fondateurs aient sciemment présenté des faits erronés, y compris, mais sans s’y limiter, l’inflation des revenus, ce que les fondateurs ont reconnu. Tout cela était à l’insu des investisseurs ».
Une société externe va procéder à un audit de l’entreprise. Sa survie serait en jeu car elle se retrouverait rapidement à court de liquidités. Morning Context a même rapporté que les employés restants ont été invités à travailler les trois prochains mois sans salaire.
Il s’agit d’un nouveau coup dur pour la société d’investissement Sequoia Capital India qui, l’année dernière, a également vu les fondateurs de deux sociétés qu’elle soutenait, Zilingo Pte et BharatPe, partir suite à des allégations d’irrégularités financières.