Le gouvernement tchèque revient sur le doublement des heures supplémentaires des médecins à l’hôpital

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4 octobre 2023

Alors que le gouvernement tchèque avait doublé le nombre d’heures supplémentaires volontaires à l’hôpital, plus de 5 000 médecins tchèques ont menacé de n’en effectuer aucune en décembre, forçant le ministre de la santé à revoir l’amendement.

personnel de santé fatigué
Illustration | © Drazen Zigic

Le gouvernement tchèque a décidé de fait machine arrière sur sa décision de doubler le nombre d’heures supplémentaires après que 5 653 professionnels de la santé ont refusé de remplir leurs plannings pour le mois de décembre, estimant que les conditions de travail n’étaient plus acceptables.

Selon le ministre de la santé Vlastimil Válek, un groupe de députés soumettra au gouvernement dans deux semaines un amendement du Code du travail. Ce plan vise à annuler la décision faite auparavant qui doublait le nombre d’heures supplémentaires que les médecins pouvaient effectuer à l’hôpital.

Le 1er octobre, le gouvernement tchèque avait décidé d’amender le code du travail afin d’augmenter le nombre d’heures supplémentaires volontaires de 416 à 832 heures par an pour les médecins et jusqu’à 1 000 heures pour le personnel paramédical.

Mais ce revirement fait suite à l’annonce de la Section des Jeunes médecins (ČLK) sur Facebook selon laquelle 5 653 médecins auraient refusé d’accepter des heures de travail supplémentaires en décembre. Ils représentent plus de 25% de l’effectif total des médecins qui assurent des services dans les hôpitaux.

« Les jeunes médecins, en particulier, qui doivent suivre une formation post-universitaire, sont dans une situation délicate : s’ils n’acceptent pas d’effectuer des heures supplémentaires, l’employeur ne leur permet pas, par exemple, de faire des stages » témoigne Jan Přáda, obstétricien et président de la Section des jeunes médecins tchèques à l’antenne de Radio Prague International.

Certains services ne fonctionnent uniquement grâce aux heures supplémentaires

« Ensuite, dans ce système, tous les médecins subissent une pression psychologique : on leur fait remarquer que s’ils refusent de travailler davantage, quelqu’un d’autre sera obligé de faire le travail à leur place » renchérit Jan Přáda. Dans ce contexte, avant même l’amendement, la charge de travail était dure à endurer pour les médecins.

De plus, le ministère de la santé a décidé de mettre en place de nouveaux contrats, obligeant les médecins généralistes à travailler un minimum d’heures dans des services d’urgence sous peine de sanctions sous la forme de déductions de l’argent versé au médecin par la mutuelle du patient.

Práv Petr Šonka, président de l’Association des médecins généralistes interviewé par Novinky affirme que « c’est une affaire totalement inacceptable pour les médecins généralistes ».

Le manque de personnel hospitalier est un problème majeur en République Tchèque et certains services ne fonctionnent déjà que grâce aux heures supplémentaires.

Le ministère souhaite aussi autoriser les gardes de 24 heures de suite, ce qui devrait être retoqué selon les lois européennes.

L’amendement a aussi fait resurgir d’autres débats chez les médecins notamment sur le Code du travail et leur rémunération. À l’heure actuelle, les heures supplémentaires représentent la moitié de leur salaire mensuel.

De plus amples négociations sont à attendre ce 20 octobre où la section des jeunes médecins rencontrera le ministre de la santé, Vlastimil Válek et Marian Jurečka, le ministre du travail.

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Paul Raymond

Paul est rédacteur pour Newsendip.

Il a étudié les sciences politiques et les relations internationales à l'European School of Politics, Il adore la culture japonaise.

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