Le Japon a décidé de mettre fin aux restrictions à l’exportation imposées à la Corée du Sud, marquant ainsi la fin d’une querelle commerciale de quatre ans entre les deux pays.
Lors du conseil des ministres du 27 juin, le Japon a accepté de réinscrire la Corée du Sud sur sa liste des pays d’exportation préférentiels, ce qui constitue la dernière étape d’un retour à la normale des relations économiques entre les deux pays.
Le décret, qui sera promulgué le 30 juin et appliqué le 21 juillet, mettra fin aux restrictions réciproques à l’exportation qui durent depuis quatre ans.
En juin 2019, le Japon avait décidé de restreindre les exportations vers la Corée du Sud de composants technologiques essentiels pour la construction de semi-conducteurs et des écrans de smartphones.
Trois composants clés des semi-conducteurs sont alors passés d’une licence d’exportation globale à une licence d’exportation individuelle, ce qui nécessite des examens individuels pour chaque projet d’exportation. La Corée du Sud a également été exclue de la liste des pays d’exportation privilégiés qui simplifie les procédures commerciales, telles que les contrôles visant à garantir que les marchandises ne sont pas utilisées pour développer des armes.
Ces restrictions à l’exportation sont largement perçues comme des représailles officieuses à la suite d’une décision de la Cour suprême coréenne en 2018 qui ordonnait les entreprises japonaises Nippon Steel et Mitsubishi Heavy Industries d’indemniser des victimes coréennes du travail forcé pendant la Seconde Guerre mondiale.
La Corée du Sud partage un passé amer avec le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne de 1910 à 1945. Des milliers de Coréens ont été mobilisés comme travailleurs forcés pour les entreprises japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après que le Japon a restreint ses exportations, la Corée du Sud a riposté en déposant une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce et a exclu le Japon de sa liste d’exportateurs privilégiés de matériaux stratégiques.
Mais les tensions se sont apaisées en mars dernier après un sommet entre les deux pays, dans un contexte de tensions pour la sécurité régionale avec la Corée du Nord. La Corée du Sud a présenté un plan d’indemnisation des victimes du travail forcé dans lequel les entreprises japonaises concernées n’ont pas à contribuer.
La Corée du Sud a suspendu sa plainte auprès de l’OMC durant d’un dialogue bilatéral sur la politique de contrôle des exportations et, en avril, elle a de nouveau désigné le Japon comme exportateur privilégié. Grâce à ce statut, l’exportation de matériel stratégique est approuvée en cinq jours au lieu de 15 par exemple.
Avec le décret du gouvernement japonais, la Corée du Sud redeviendra un exportateur privilégié et les produits technologiques coréens se verront à nouveau accorder des licences d’exportation générales.
Bien que le premier ministre japonais Fumio Kishida eut déclaré que le rétablissement des relations commerciales était une question distincte de l’indemnisation du travail forcé, les deux pays reprendront bientôt leurs relations économiques telles qu’elles l’étaient avant l’arrêt de la Cour suprême.