Le Pérou a enfin compté tous les votes de l’élection présidentielle mais le ou la vainqueur sera annoncé une fois que toutes les plaintes pour irrégularité auront été examinées.
Le second tour des élections présidentielles péruviennes a eu lieu le 6 juin, mais il a fallu 9 jours pour compter tous les votes.
Le candidat de gauche Pedro Castillo n’a obtenu que 44 058 voix de plus que son adversaire Keiko Fujimori, la fille du controversé président Alberto Fujimori entre 1990 et 2000 aujourd’hui emprisonné, et présente pour la troisième fois au second tour d’une élection présidentielle. L’enseignant et responsable syndical a recueilli 50,125% des suffrages exprimés, sur un total de 18 856 616 voix, en incluant les votes nuls et les blancs.
Si le leader du Pérou Libre a déclaré sa victoire, le jury national des élections doit résoudre les demandes d’annulation. Le jury ne rendra les résultats officiels qu’une fois fait, ce qui prendre un temps qui n’est pas défini.
Des années d’instabilité politique au Pérou
Le parti de droite a lancé 800 requêtes pour annuler environ 200 000 votes. Un grand nombre d’entre elles ont déjà été annulées pour être arrivées après la date butoir ou pour ne pas avoir présenté suffisamment de preuves, selon le jury électoral national. Les recours ont surtout lieu dans les régions pauvres et rurales où Castillo, dont le slogan était « fini la pauvreté dans un pays riche », l’a largement emporté.
Keiko Fujimori a organisé des rassemblements « Respectez mon vote », mais 150 observateurs internationaux ont surveillé l’élection et ont estimé qu’elle s’est déroulée correctement.
Alors que la tension est élevée dans le pays, Jorge Luis Salas Arenas, le président du jury a déclaré : « n’invoquons pas plus de division, nous devons reconstruire les liens de solidarité et rechercher le consensus pour le bien du pays ».
Les élections présidentielles se déroulent dans un contexte d’années d’instabilité politique dans le pays, de scandales de corruption et de divisions autour du Fujimorismo, le mouvement de soutien à Alberto Fujimori.
Pablo Kuczynski, le président qui a battu Keiko Fujimori lors des élections de 2016, a démissionné en raison d’allégations de corruption en 2018. En novembre 2020, le vice-président Martín Vizcarra a été écarté du pouvoir pour des accusations de corruption. Puis le président du Congrès a démissionné après 5 jours car il était considéré comme un président illégitime. Francisco Sagasti fut ensuite nommé président par les membres du Congrès et a formé un gouvernement de transition en place jusqu’au 28 juillet 2021.