Le Pérou prévoit d’instaurer un état d’urgence à Lima

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19 janvier 2022

Pour lutter contre la criminalité à Lima, les autorités prévoient de déclarer un état d’urgence dans la capitale du Pérou.

Police nationale du Pérou
Avec l’instauration de l’état d’urgence à Lima, davantage d’agents de la police nationale péruvienne seraient déployés pour lutter contre les criminels, selon le ministère de l’intérieur | © Ministère de l’intérieur

Lors d’une conférence de presse sur la sécurité du pays le 18 janvier, le ministre péruvien de l’intérieur, Avelino Guillén, a déclaré que la déclaration de l’état d’urgence à Lima était en cours.

Le ministre attend un retour de la police nationale sur la logistique avant de présenter la déclaration de l’état d’urgence au Conseil des ministres. « Nous l’espérons dès que possible », a déclaré Guillén.

La capitale du Pérou souffre du crime organisé et les responsables considèrent l’état d’urgence comme une « mesure nécessaire ». « Nous sommes dans une guerre contre le crime organisé » selon le ministre de l’Intérieur. Ses déclarations ont été faites alors qu’il présentait les résultats d’une opération de police à Callao, une ville de la région métropolitaine de Lima, où elle a arrêté 152 personnes et démantelé cinq groupes criminels le 17 janvier.

Selon le ministre, plusieurs districts de Lima sont favorables à l’instauration de l’état d’urgence.

Demande d’état d’urgence dans un district ensuite étendue à tout Lima

La mesure a été spécifiquement demandée pour 60 jours par Julio Chávez, le maire de San Martín de Porres, en raison de « l’augmentation excessive de la délinquance » et des « actes criminels constants et innombrables ». Les Vénézuéliens sont souvent montrés du doigt dans ces délits.

Le 13 janvier, le Congrès a examiné la demande du maire. Après avoir débattu de la question, le Congrès, le pouvoir législatif monocaméral du Pérou, a approuvé une motion visant à déclarer l’état d’urgence et a décidé de l’étendre à toute la zone métropolitaine de Lima.

San Martín de Porres est un district qui compte 650 000 habitants situé au nord de Lima et qui est le deuxième district le plus peuplé de la capitale, où y vivent 10 millions de personnes. En décembre, SMP a fait l’objet de divers épisodes violents.

Ce mois-là, deux individus armés ont agressé un conducteur et ont volé 200 000 sols (72 000 dollars) dans une voiture appartenant à la municipalité du district. Un adolescent de 16 ans a escaladé et sauté du 6e étage d’un immeuble pour échapper à des personnes armées, selon sa tante. Deux autres personnes ont échoué dans leur braquage d’une maison de paris sportifs. Deux hommes armés sur une moto ont tiré sur un groupe d’amis, touchant une femme tout en visant un homme qui refusait de payer un chantage à la protection.

Le ministère de l’Intérieur envisage d’interdire la présence de plus d’une personne sur les motos. Début janvier, la police a démantelé Los vigilantes de Ayacucho, un groupe criminel qui exploitait des vendeurs de rue situés dans des lieux populaires de Lima

Le Pérou déjà en situation d’urgence sanitaire

Avec un état d’urgence, les perquisitions à domicile sont possibles sans mandat et les critères pour de la détention pendant une enquête seront plus faciles. Les rassemblements publics seraient limités, bien que le Pérou soit déjà en situation d’urgence sanitaire avec un couvre-feu dans la capitale.

Davantage de policiers patrouilleraient dans les rues, tandis que du personnel administratif les remplacera dans les postes de police. Les forces spéciales devraient aussi gagner en autonomie.

Dans le pays, le ministre estime que les meurtres sur contrat constituent le plus gros problème de sécurité publique.

Selon les chiffres du ministère, les forces de police ont arrêté près de 100 000 criminels, saisi ou détruit 115 kg de drogue, éradiqué 5 000 hectares de plantations illégales de feuilles de coca et 326 laboratoires de drogue en 2021.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.