Après plusieurs jours de manifestations, les motards sont parvenus à un accord avec la maire de Bogotá qui interdira aux conducteurs d’avoir un passager masculin les soirs de week-ends pour lutter contre la criminalité.
La maire de Bogota, Claudia López, est finalement parvenue à un accord avec les motards au soir du 6 avril.
À partir du 18 avril, les conducteurs de motos ne seront plus autorisés à avoir un passager masculin les jeudis, vendredis, samedis et dimanches entre 19 heures et 4 heures du matin. En revanche, les femmes restent autorisées à monter sur une moto en tant que passagères si elles le souhaitent.
Cet accord intervient après plusieurs jours de manifestations au cours desquels des milliers de motards ont défilé avec leur motos pour manifester leur désapprobation à l’égard des mesures annoncées le 31 mars visant à mieux identifier les conducteurs et à empêcher les criminels d’utiliser des deux roues. Globalement effectuées sans heurts, les manifestations ont fortement perturbé la circulation dans cette capitale de 7 millions d’habitants pendant quelques jours.
Les motos sont de plus en plus utilisées par les criminels lorsqu’ils veulent voler ou tuer quelqu’un et quitter les lieux rapidement.
En 2019, 6 % des crimes ont été faits avec le moyen d’une motot à Bogotá. Cela représentait 8,6% des crimes en 2021, et 9,2% pour le premier trimestre de 2022, selon les données de la police nationale.
Cette année, 2 708 vols ont déjà été perpétrés par le conducteur ou le passager d’une moto, ce qui représente 11 % de tous les vols enregistrés. Ils volent des sacs à main, des téléphones portables ou d’autres objets aux passants ou aux commerçants. Les tueurs à gages sont également étroitement associés à l’utilisation des motos pour tuer leur cible et s’enfuir.
Au cours des négociations, les associations de motards ont fait valoir que les restrictions concernant les passagers affecteraient et menaceraient surtout la sécurité des femmes, ce qui a convaincu la maire de limiter la restriction sur le passager aux hommes uniquement.
Claudia López a publié sur Twitter que « nous faisons tous partie de la même ville et nous devons tous contribuer à la cohabitation et à la sécurité, surtout en cette période de menaces criminelle et terroriste qui ont déjà tué deux enfants et blessé des dizaines de familles ».
Par ailleurs, les motards ont accepté de porter la plaque d’immatriculation avec chiffres et lettres réfléchissants sur leur casque ou leurs vêtements, à condition qu’elle soit clairement visible. Le règlement est devenu plus souple, car la maire de Bogotá avait initialement demandé à ce que l’immatriculation de la moto soit visible à la fois sur le casque et sur les vêtements.
L’efficacité des mesures seront évaluées lors des prochains mois pour décider de leur maintien.