102 millionnaires demandent aux leaders du Forum économique mondial à Davos de taxer les riches

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19 janvier 2022

Des millionnaires demandent aux leaders du monde de créer un impôt sur la fortune. Une étude estime qu’il permettrait de fournir des soins de santé à 3,6 milliards d’individus, de faire passer 70 % des personnes sous le seuil de pauvreté et de fabriquer suffisamment de vaccins contre le Covid-19 pour le monde entier.

Une campagne marketing financée par les Patriotic Millionnaires en mai 2021
Une campagne marketing financée par les Patriotic Millionnaires en mai 2021. L’organisation a signé In tax we trust et estime qu’un impôt sur la fortune pourrait rapporter 2 500 milliards de dollars chaque année | Jonathan Ernst via Reuters

Trois organisations de millionnaires ont signé le 18 janvier la lettre ouverte In tax we trust, dans les impôts nous croyons, adressée à leurs « collègues millionnaires et milliardaires », aux gouvernements et aux dirigeants du monde participant au Forum économique mondial à distance de 2022.

Les 102 millionnaires originaires de neuf pays demandent la mise en place d’un impôt permanent sur la fortune afin de réduire les inégalités. Ils estiment que le système fiscal actuel est injuste. « Le fondement d’une démocratie forte est un système fiscal équitable », néanmoins « peu d’entre nous, voire aucun, peuvent honnêtement dire qu’ils paient leur juste part d’impôts », avancent-ils dans la lettre.

La campagne In tax we trust est menée par trois organisations : Patriotic Millionaires, Millionaires For Humanity, et Taxmenow. La plupart des signataires viennent des États-Unis (59) et du Royaume-Uni (20).

Avec 56,1 millions de millionnaires dans le monde à la fin de 2020 selon le Global wealth report 2021 du Credit Suisse, les signataires de la lettre représentent 0,0002% de la population des millionnaires.

Un impôt sur la fortune des multimillionnaires et des milliardaires pourrait rapporter 2 500 milliards de dollars par an

Dans le même temps, Patriotic Millionaires ainsi que Fight Inequality Alliance, Institute for Policy Studies et Oxfam ont publié une étude selon laquelle un impôt sur la fortune des 3,8 millions d’individus les plus riches pourrait rapporter 2 520 milliards de dollars chaque année.

Ce régime fiscal créerait un impôt sur la fortune de 5 % pour les 2 660 milliardaires dans le monde, une contribution de 3 % pour les 183 000 personnes dont la fortune est supérieure à 50 millions de dollars et un impôt de 2 % pour les 3,6 millions de personnes disposant de plus de 5 millions de dollars d’actifs.

Selon leurs calculs, un tel impôt sur la fortune pourrait rapporter jusqu’à 2 520 milliards de dollars par an.

Cette somme suffirait à fournir des soins de santé et une protection sociale universelle à 3,6 milliards de personnes, à sortir 2,3 milliards de personnes de la pauvreté – 70 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 5,50 dollars par jour fixé par la Banque mondiale – et à fabriquer des vaccins contre le Covid-19 pour le monde entier.

L’étude a utilisé des données de Forbes et Wealth X pour préparer des estimations qui, notent-ils, ne sont qu’indicatives.

Les organisations trouvent également qu’il est légitime d’utiliser l’impôt sur la fortune pour réduire le nombre total de milliardaires et de multimillionnaires.

Oxfam a publié cette semaine un rapport dans lequel la richesse des 10 hommes les plus riches du monde a doublé pour atteindre 1,5 trillion de dollars pendant la pandémie de Covid-19. Les revenus des ménages ont augmenté dans le monde entier en 2020, tandis que les gouvernements se sont davantage endettés.

En octobre dernier, 136 pays ont convenu d’imposer une taxe minimale de 15 % aux grandes entreprises pour qu’elles cessent d’échapper à l’impôt. Début 2021, la Banque mondiale a considéré que le monde était un « trou fiscal » et a exhorté les pays à envisager un impôt sur la fortune.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.