Pour la première fois en 27 ans, l’Office Américain de la gestion et du budget change ses classifications ethniques en passant de 5 à 7 catégories. Une mesure, annoncée le 28 mars, qui permettra une meilleure représentation de la diversité de la population des Etats-Unis.
Pour la première fois en 27 ans, l’Office Américain de la gestion et du budget a annoncé le 28 mars changer les classifications ethniques en passant de 5 à 7 catégories. Une mesure qui permettra une meilleure représentation de la diversité de la population des Etats-Unis.
Depuis 1997, les habitants américains étaient invités à renseigner leur ethnie, communément appelé race, en choisissant parmi 5 catégories : Amérindien ou Autochtone de l’Alaska, Asiatique, Noir ou Afro-Américain, Autochtone d’Hawaï ou d’autres îles du Pacifique, ou Blanc.
Mais désormais, l’ajout du choix « Moyen-Orient ou Afrique du Nord » permettra de distinguer les personnes arabes-américaines qui étaient autrefois conseillées de s’identifier en tant que personnes blanches.
« Les nouvelles normes auront un impact durable sur les communautés pour les générations à venir, en particulier sur les Arabo-Américains, dont l’effacement dans la collecte de données fédérales va enfin cesser » a affirmé Maya Berry, la directrice exécutive de l’Institut arabo-américain.
Par ailleurs, les personnes auront dorénavant la possibilité de renseigner plusieurs catégories à la fois et de préciser leur ethnie d’origine. Une personne cochant la case « Afro-Américain » peut ajouter être Jamaïcain par exemple, dans l’objectif de mieux appréhender la diversité grandissante des États-Unis.
Un système obsolète
La mise à jour des formulaires, proposée par la Dr Karin Orvis, statisticienne en chef américaine au sein du Bureau de la gestion et du budget, permet également de réunir la race et l’ethnie, deux questions autrefois séparées.
Ces deux questions différenciées avaient provoqué l’incompréhension de beaucoup de Latino-américains, qui sélectionnaient « Some Other Race » sur le formulaire, à défaut d’un choix clair.
Cela avait d’ailleurs eu pour conséquence de voir pour la première fois cette catégorie « Autres » devenir le deuxième groupe le plus représenté du pays lors du recensement de la population en 2020, montrant ainsi l’obsolescence du système utilisé.
Désormais, les personnes pourront cocher la case « Hispanique ou Latino-Américain ».
Un changement conséquent
Les changements devront être effectués sur toutes les collectes fédérales de données démographiques dans un délai de cinq ans. Cette classification est notamment utilisée lors des recensements de population, dont le prochain aura lieu en 2030.
Les données du recensement ont notamment des implications à long terme sur les statistiques de santé, les lois sur les droits civiques ; les allocations de dépenses du budget fédéral et sur le découpage législatif.
L’une des conséquences potentielles du changement est que le nombre de personnes identifiées comme blanches pourrait être amené à réduire, au grand dam des partisans de la théorie complotiste du grand remplacement qui s’appuient sur la croyance qu’il existerait un complot visant à diminuer l’influence des personnes blanches.
Elle se retrouve notamment dans l’idée que le Parti démocrate favorise l’immigration dans le but de diminuer le pouvoir politique des personnes blanches et d’influencer les élections. Un sondage de 2022 de l’Associated Press et du Centre de recherche sur les affaires publiques montrait qu’environ 1 Américain sur 3 croit qu’un effort est en cours pour remplacer les Américains nés aux États-Unis par des immigrés à des fins électorales.
