Les exigences russes envers l’OTAN concernent aussi la Suède et la Finlande

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10 janvier 2022

Dans le contexte des tensions autour de l’Ukraine, la Russie exige qu’aucun nouveau pays ne rejoigne l’OTAN, mais cela concerne également la Suède et la Finlande, de proches partenaires de l’alliance de sécurité.

La première ministre suédoise Magdalena Andersson
La première ministre suédoise Magdalena Andersson rencontrera tous les chefs de parti pour discuter de la sécurité en Europe et de la position du pays vis-à-vis de l’OTAN | © Marko Saavala via Reuters, janvier 2022

Le 6 janvier, la première ministre suédoise Magdalena Andersson a abordé la question de la sécurité en Europe. « En Suède, nous déterminons notre propre politique étrangère et de sécurité et nous décidons avec qui nous choisissons de coopérer », détaille un communiqué de presse.

Ses commentaires font suite à des discussions sur la sécurité en Europe avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, le président finlandais, Sauli Niinistö, et l’administration américaine. La Finlande a également discuté avec l’OTAN de la situation particulièrement tendue actuellement.

En effet, la situation en Ukraine est au centre des préoccupations sécuritaires, d’autant plus que la Russie affirme que le pays a déployé 100 000 militaires à la frontière du pays.

Pour apaiser les relations, la Russie exige l’abandon des activités militaires de l’OTAN en Ukraine, en Europe de l’Est, dans le Caucase et en Asie centrale. Mais elle souhaite également que l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance, ainsi que toute nouvelle expansion, soient exclues.

Par conséquent, cette demande concerne également la Suède et la Finlande.

La Suède et la Finlande ne participent à aucune alliance de défense et ne sont pas membres de l’OTAN. Cependant, elles sont de proches partenaires et n’excluent jamais totalement la possibilité d’adhérer à l’alliance.

Dans un sondage Ipsos de décembre 2017, seuls 31 % des Suédois pensaient que la Suède devrait postuler pour adhérer à l’OTAN, tandis que 44 % estimaient que la Suède devait rester en dehors de l’alliance.

L’OTAN laisse la porte ouverte à une adhésion de la Suède et de la Finlande

Mais à la lumière des préoccupations sécuritaires, la première ministre suédoise a exprimé l’importance d”  »approfondir le partenariat entre la Suède et l’OTAN ». Cela pourrait prendre la forme d’exercices militaires conjoints, a déclaré le ministre de la Défense, Peter Hultqvist.

Le 10 janvier, M. Hultqvist a déclaré que les actions de la Russie menaçaient l’ensemble du système de sécurité européen.

Un mois plus tôt, il avait également expliqué que la Suède n’avait pas l’intention de rejoindre l’OTAN dans l’immédiat, mais qu’il était plutôt question de l’autodétermination et de l’autonomie d’un pays dans les décisions de sécurité nationale.

Les autorités finlandaises et suédoises partagent la même position : être indépendantes dans leur politique de sécurité nationale, et ce, indépendamment des exigences de la Russie. De l’autre côté, l’OTAN a confirmé sa position de laisser la porte ouverte à leurs adhésions.

Mais pour le journal suédois Dagens Nyheter, la première ministre nouvellement nommée doit faire face à sa première crise politique sur la sécurité. L’opposition critique le fait que la première ministre ne ferme pas la porte à l’adhésion à l’OTAN. Dans un pays où la majorité politique est faible, la première ministre a déclaré qu’elle inviterait bientôt tous les chefs de parti à discuter du sujet.

Le 10 janvier, les responsables américains et russes ont commencé à se rencontrer à Genève pour partager leurs préoccupations. Mais les États-Unis ne discuteront pas de la sécurité européenne sans leurs alliés et partenaires. La Russie et le Conseil de l’OTAN discuteront le 12 janvier.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.