Les membres de la CEDEAO ont décidé de fermer leurs frontières et de couper leurs relations diplomatiques après que le nouveau calendrier des élections au Mali a été jugé inacceptable.
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont fermé leurs frontières avec le Mali et interrompu leurs opérations commerciales avec le pays jusqu’à ce qu’un calendrier électoral soit établi.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est réunie pour un sommet d’urgence à Accra, la capitale du Ghana. Le 9 janvier, les membres de la CEDEAO ont décidé de fermer leurs frontières avec le Mali et d’imposer des sanctions économiques après que la junte militaire malienne a dévoilé un nouveau calendrier électoral.
Après un coup d’État militaire en août 2020, les dirigeants intérimaires ont promis des élections pour restaurer le pouvoir aux civils dans les 18 mois. Les élections devaient avoir lieu en février, mais elles ont été reportées à décembre 2025.
Un délai « inacceptable » pour la CEDEAO, qui estime qu” »un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage ».
La CEDEAO est composée de 15 nations africaines de l’Afrique de l’Ouest, mais le Mali et la Guinée sont suspendus de l’organisation depuis leurs coups d’État militaires. La communauté a été créée à l’origine pour promouvoir l’intégration économique, mais elle sert également de garde-fou pour le maintien de la paix dans la région.
Le groupe avait déjà imposé une interdiction de voyager et un gel des avoirs à 150 fonctionnaires maliens et à des membres de leur famille. Mais ses voisins ont décidé de renforcer les sanctions après avoir désapprouvé le nouveau programme politique du pays.
La junte malienne propose d’organiser des élections dans 4 ans au lieu de 5
Le gouvernement militaire intérimaire du Mali a récemment proposé une transition dans quatre ans au lieu de cinq, accusant l’insurrection islamiste d’empêcher l’organisation d’élections.
Avec effet immédiat, la CEDEAO a décidé de fermer les frontières terrestres et aériennes avec le Mali, fermant la plupart des entrées et sorties des frontières méridionales du Mali. Elle supprime également l’accès à des ports maritimes importants pour l’économie malienne, comme Dakar et Abidjan.
Les États membres ont rappelé leurs ambassadeurs de Bamako.
Les échanges commerciaux sont suspendus, à l’exception des biens essentiels tels que les équipement médicaux, l’essence et l’électricité. Les avoirs de l’État malien dans les banques commerciales de la CEDEAO sont gelés. Entre-temps, l’Union économique et monétaire ouest-africaine a coupé l’accès du Mali aux marchés financiers.
En retour, le gouvernement malien de transition s’est dit « étonné » par les « sanctions illégales et illégitimes ». Il a également rappelé ses ambassadeurs et va reconsidérer son adhésion à la CEDEAO et à l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
La semaine dernière, les États-Unis ont retiré le Mali, ainsi que la Guinée et l’Éthiopie, de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act), qui prévoit des exonérations fiscales pour les exportations africaines.
Des forces militaires et, possiblement paramilitaires, russes sont arrivées au Mali ces dernières semaines, tandis que les troupes françaises se retirent progressivement du pays. La France a déployé des troupes en 2013 à la demande du président malien pour contrer l’insurrection djihadiste.