Mpox : le nouveau nom en anglais pour la variole du singe pour éviter stigmatisations et commentaires racistes

2 minutes de lecture
28 novembre 2022

Mpox sera le nouveau nom utilisé en anglais par l’Organisation mondiale de la santé pour la variole du singe à la place de monkeypox pour éviter la stigmatisation et les commentaires racistes.

Virions de la variole du singe
Virions, les formes extracellulaires d’un virus, de la variole du singe | © NIAID Integrated Research Facility

Le 28 novembre, l’Organisation mondiale de la santé a recommandé un nouveau nom pour la variole du singe. Dans son communiqué, l’agence des Nations unies explique qu’elle commencera à utiliser le nouveau terme mpox comme synonyme de monkeypox en anglais.

Le terme monkeypox sera encore utilisé mais sera progressivement supprimé d’ici un an pour être complètement remplacé par mpox. Ce délai a pour but d’éviter toute confusion pendant l’épidémie actuelle et de donner le temps de mettre à jour les supports de communications et la classification internationale des maladies.

L’OMS note qu’elle avait reçu des rapports faisant état de « langage raciste et stigmatisant en ligne, dans d’autres contextes et dans certaines communautés » lorsque les contaminations de la variole du singe ont fortement augmenté en 2022.

La raison de ce changement est en partie due au fait que les critiques disent que le nom est trompeur, puisque la maladie n’est pas spécifiquement liée au singe. Le nom de la maladie peut être perçu comme péjoratif.

Selon l’agence Reuters, un groupe de scientifiques avait appelé à un nom « neutre, non discriminatoire et non stigmatisant », craignant que le nom ne soit utilisé à des fins racistes.

Jusqu’à cette année, la variole du singe se propageait principalement dans les pays d’Afrique centrale et occidentale. Mais 110 pays ont signalé environ 80 000 cas confirmés et 55 décès au total à ce jour, selon l’OMS. Les transmissions sont également plus importantes au sein de la communauté gay.

La procédure pour changer le nom d’une maladie peut prendre plusieurs années. Un processus était déjà en cours pour reconsidérer le nom de toutes les espèces d’orthopoxvirus avant 2022, y compris le virus da la variole du singe, mais il a été accéléré dans ce cas.

Pour choisir le nouveau nom, l’OMS a consulté des experts, des pays et le grand public. Le public n’est généralement pas associé au processus, mais l’OMS l’a cette fois-ci ouvert en août dernier.

Le nouveau nom a été choisi en tenant compte « de la justification, de la pertinence scientifique, de l’étendue de l’usage actuel, de la prononçabilité, de la facilité d’utilisation dans différentes langues, de l’absence de références géographiques ou zoologiques et de la facilité à retrouver des informations scientifiques historiques. »

Depuis 2015, l’OMS a publié les un guide de bonnes pratiques pour nommer une maladie. Selon ces lignes directrices, un nouveau nom de maladie doit être donné dans le but de « minimiser l’impact négatif inutile des noms sur le commerce, les voyages, le tourisme ou le bien-être des animaux, et éviter de causer une offense à tout groupe culturel, social, national, régional, professionnel ou ethnique. »

Ce nouveau terme ne s’applique pour l’instant qu’à la langue anglaise, car les traductions sont généralement discutées avec les autorités gouvernementales nationales compétentes et les sociétés scientifiques concernées. Mais le mot mpox peut être utilisé dans d’autres langues, note l’OMS. Le nom de la variole du singe n’est pas donc changé pour le français à ce jour, et savoir si il faut considérer mpox comme masculin ou féminin n’est pas non plus défini.

Le nom de monkeypox avait été donné en 1970 parce que le virus qui cause la maladie avait été découvert chez des singes en captivité en 1958.

Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.