L’Organisation mondiale de la santé a évalué l’impact des déchets médicaux dans les établissements de santé créés par le programme d’achat de matériel médical de l’ONU.

Seringues, tests, masques chirurgicaux… L’Organisation mondiale de la santé s’inquiète de tous les déchets médicaux produits par les établissements de santé pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
L’OMS a publié le 1er février un rapport soulignant que des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux supplémentaires issus de la lutte contre la pandémie de COVID-19 ont mis « une énorme pression sur les systèmes de gestion des déchets de la santé dans le monde ».
Entre mars 2020 et novembre 2021, 87 000 tonnes d’équipements de protection individuelle, tels que des masques ou des gants, ont été achetés et expédiés dans le monde entier via le programme des Nations unies.
Le rapport ne porte que sur le matériel et les équipements expédiés par le portail d’approvisionnement des Nations unies destiné au COVID-19 entre mars 2020 et novembre 2021. Mais il ne représente cependant qu’une petite part des achats effectués par les autorités locales ou les particuliers dans le monde.
Pourtant, l’ONU a expédié plus de 140 millions tests COVID-19 à travers le monde, ce qui a le potentiel de générer 2 600 tonnes de déchets non infectieux, principalement du plastique, et 731 000 litres de déchets chimiques.
Environ 97 % des déchets plastiques des kits de test sont incinérés.
De plus, avec plus de 8 milliards de doses de vaccin COVID-19 expédiées et administrées dans le monde, les seringues, aiguilles et emballages ont produit 144 000 tonnes supplémentaires de déchets médicaux. Et les chiffres ne cesseront d’augmenter.
Selon l’OMS, le rapport met en évidence le « besoin urgent d’améliorer les systèmes de gestion des déchets ».
3 établissements de santé sur 10 ne disposent pas de systèmes de tri des déchets médicaux
Alors que le monde entier était à la recherche d’équipements de protection individuelle, moins d’attention fut porté à leur durabilité, affirme le rapport. « Or, il est également essentiel de veiller à ce qu’ils puissent être utilisés en toute sécurité sans avoir d’impact sur le milieu environnant », a déclaré le Dr Michael Ryan, directeur exécutif du programme des urgences sanitaires de l’OMS.
Avec la pandémie de COVID-19, de nombreux établissements ont considéré tous les déchets médicaux comme dangereux, au lieu des 10 à 15 % habituellement générés par les soins habituels. Cela a conduit les établissements à traiter les déchets comme s’ils étaient tous infectieux.
Par conséquent, la quantité de déchets médicaux dangereux était dix fois supérieure à la quantité moyenne lors d’une évaluation effectuée dans cinq villes d’Asie.
Dans le monde, trois établissements de santé sur dix ne sont pas équipés pour mettre en sac ou stocker en toute sécurité le matériel infectieux. Dans certains pays, moins d’un établissement de santé sur trois dispose de quelque service basique de gestion des déchets médicaux. La pandémie n’a fait qu’aggraver le problème.
L’OMS recommande d’utiliser des emballages et des modes de transport écologiques, des matériaux réutilisables qui sont également recyclables ou biodégradables. Elle appelle également à investir dans des technologies de traitement au lieu de brûler les déchets médicaux.