Un rapport montre que 38 % des filles et 13 % des garçons âgés de 15 à 17 ans ont subi une forme de violence ou de harcèlement sexuel aux Pays-Bas. Beaucoup en sont à nouveau victimes dans les cinq années qui suivent.
L’Observatoire des victimes de violences sexuelles contre les enfants 2017–2021 publié le 8 novembre par la rapporteuse nationale sur la traite des êtres humains et les violences sexuelles à l’encontre des enfants montre une « image inquiétante de la violence sexuelle et du harcèlement sexuel à l’encontre des jeunes âgés de 15 à 17 ans » aux Pays-Bas.
D’après les données du Bureau central de la statistique néerlandais, il est estimé que 95 000 filles (37,8 %) et 34 500 garçons (13,4 %) âgés de 15 à 17 ans ont subi une forme de violence sexuelle ou de harcèlement sexuel.
De plus, les enfants identifiés comme victimes de violences sexuelles ont tendance à l’être à nouveau. Pas moins de 35 % des jeunes de 13 à 17 ans sont à nouveau identifiés comme victimes par la police dans les cinq ans qui suivent. Dans plus de la moitié des cas, ils sont à nouveau victimes d’infractions sexuelles ou subissent des violences graves.
Le risque d’être à nouveau victime est plus faible, 14 %, lorsque les victimes ont moins de 12 ans.
Un rapport publié l’année dernière sur les victimes de la traite des êtres humains aux Pays-Bas a montré que 50 % d’entre elles étaient à nouveau victimes d’un crime dans les sept années suivantes, et 45 % dans les cinq années suivantes. Mais seulement 8 % d’entre elles étaient à nouveau victimes de la traite des êtres humains. Le rapport souligne également que le « cycle d’insécurité et de violence » est d’autant plus difficile à briser quand les victimes sont jeunes.
Le rapport sur les victimes de violences sexuelles montre également que l’efficacité de la majorité des mesures de prévention actuelles reste floue. « Le recours à des interventions inefficaces peut s’avérer inutile, voire avoir l’effet inverse », s’inquiète Conny Rijken, rapporteuse nationale sur la traite des êtres humains et la violence sexuelle contre les enfants.
Mme Rijken suggère que l’éducation sexuelle et relationnelle se concentre sur les adolescents plus âgés car c’est le moment où ils sont « pleinement engagés dans l’exploration des relations et de leur propre sexualité » alors que « l’attention portée à la sexualité et à la diversité sexuelle n’est obligatoire que dans l’enseignement primaire et secondaire inférieur (collège) ».
Elle estime également qu’il y a beaucoup d’améliorations à apporter dans les écoles, le gouvernement devant offrir davantage d’indications pour fournir des informations sur la sexualité et la diversité sexuelle afin de contribuer à la prévention de la violence sexuelle contre les enfants.
L’assistance aux victimes n’est aussi pas toujours disponible.
La bonne nouvelle du rapport est que la sensibilisation du public à la violence sexuelle et aux comportements sexuellement transgressifs s’est améliorée ces dernières années.