Avec 27 suicides parmi les moins de 19 ans cette année à Hong Kong, les politiques et experts locaux s’engagent à promouvoir une plus grande sensibilisation de la santé mentale. L’après COVID et la pression scolaire semblent être les principales causes des tentatives.
Vingt-sept jeunes hongkongais âgés de 19 ans au plus ont mis fin à leurs jours en 2023 et 269 autres ont tenté de se suicider, selon un rapport publié ce mois-ci par le Hong Kong Jockey Club Center for Suicide Research and Prevention de l’Université de Hong Kong.
La majorité des cas se sont révélés être des tentatives faites depuis des lieux situés en hauteur, et cinq d’entre elles se sont produites dans les locaux d’une école. Le nombre de décès est le plus élevé depuis quatre ans dans la ville.
Lors d’une conférence de la police locale sur la prévention du suicide, il est également apparu que parmi les élèves qui s’étaient donné la mort ou avaient tenté de le faire, plus de 55 % avaient signalé des problèmes de santé mentale, mais moins de 40 % avaient reçu l’attention des professionnels de l’aide sociale de la ville.
Il fut aussi constaté que les cas atteignaient un pic aux mois d’octobre et de mai, en raison de la pression scolaire, et que le plus jeune cas de tentative de suicide concernait un enfant de seulement neuf ans.
En outre, les dossiers du coroner, un fonctionnaire chargé d’enquêter indépendemment sur les morts violentes, ont révélé que le taux de personnes âgées de 15 à 24 ans ayant mis fin à leurs jours en 2022 a atteint le niveau record de 12,2 décès pour 100 000 personnes, soit près du double du taux de 6,2 enregistré en 2014.
Les facteurs scolaires, les problèmes familiaux et de santé mentale ont été cités comme les causes les plus fréquentes de cette augmentation. « On pense que la tendance à la hausse peut être affectée par la pandémie [COVID-19] et les défis plus importants auxquels sont confrontés les étudiants après le retour à la normale », a déclaré Christine Choi Yuk-Lin, secrétaire à l’éducation de Hong Kong, en réponse à des questions, ajoutant que le bureau de l’éducation de la ville ne recueille pas de données sur les tentatives de suicide d’étudiants dans les écoles et ne tient pas de statistiques à ce sujet.
Alarmé par ces résultats, le Bureau de la santé de la ville a déclaré aux législateurs de Hong Kong qu’il prévoyait de mettre en place un « mécanisme d’urgence à trois niveaux » pour aider les élèves.
Il s’agirait de permettre aux enseignants et aux travailleurs sociaux d’identifier les élèves souffrant de problèmes de santé mentale dans les écoles publiques, de fournir des services de conseil, d’offrir une aide professionnelle supplémentaire et de mettre des services psychiatriques à la disposition de ceux qui en ont besoin.
De plus, le département de l’éducation de Hong Kong devrait organiser une série de conférences sur l’éducation parentale et la santé mentale des élèves en novembre et décembre. Il a également demandé aux écoles de revoir la charge de travail actuelle de leurs élèves et les modalités des examens.
Avant la publication du rapport du Jockey Club, les autorités éducatives de Hong Kong ont également annoncé qu’elles accorderaient aux écoles primaires et secondaires locales une subvention de 80 000 dollars de Hong Kong (9 400 euros) chacune pour promouvoir la santé mentale chez les élèves. Le montant total des subventions devrait s’élever à plus de 80 millions de dollars (9,4 millions d’euros).
Par ailleurs, l’organisation Samaritan Befrienders Hong Kong, spécialisée dans la prévention du suicide, s’est également inquiétée de « l’augmentation évidente » du nombre d’étudiants hongkongais qui mettent fin à leurs jours, affirmant avoir reçu 51 appels de jeunes cherchant de l’aide entre juillet et la fin du mois d’octobre.
