Des militants tchèques coupent l’eau du ministère de l’environnement pour protester contre la mine de charbon de Turów

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14 février 2022

Un groupe de militants a coupé l’approvisionnement en eau du bâtiment du ministère de l’Environnement à Prague pendant environ une demi-heure pour protester contre l’accord conclu entre la République tchèque et la Pologne sur la mine de charbon de Turów.

Manifestation de Greenpeace le 3 février 2022 contre l'accord sur la mine de charbon de Turów entre la République tchèque et la Pologne
Manifestation de Greenpeace le 3 février 2022 contre l’accord sur la mine de charbon de Turów entre la République tchèque et la Pologne | © Greenpeace

Le 14 février, un groupe d’activistes a coupé l’eau dans le bâtiment du ministère de l’Environnement de la République tchèque, selon l’Agence de presse tchèque.

Ce coup a pour but d’alerter sur les risques d’approvisionnement en eau près de la mine de charbon de Turów. Les habitants de la région de Liberec près de la mine de charbon, dans le nord de la République tchèque, mettent en avant que la nappe phréatique diminue dans la région en raison des activités minières.

Les militants avaient initialement prévu de couper l’eau pendant quelques heures, mais ils ont cessé une demi-heure après lorsque la police est arrivée.

L’approvisionnement en eau est relié au système d’extinction des incendies, et la porte-parole du bureau, Dominika Pospíšilová, a déclaré que le fonctionnement des locaux était mis en danger pendant la coupure d’eau, notamment pour ce qui est de la sécurité et l’hygiène. La ministre de l’environnement, Anna Hubáčková, a déclaré aux journalistes tchèques que cette action dépassait les limites d’un comportement décent.

Une série de manifestations ont eu lieu ces derniers jours contre l’accord conclu entre la République tchèque et la Pologne concernant la mine de charbon de Turów en Pologne, près des frontières allemande et tchèque.

Dimanche, Greenpeace a organisé une manifestation sur la place Wenceslas à Prague, à laquelle plusieurs centaines de personnes ont participé.

Greenpeace affirme que l’accord conclu par le Premier ministre tchèque Petr Fiala avec son homologue polonais le 3 février ne protège pas les réserves d’eau tchèques.

La Pologne mise à l’amende par la Cour de justice des Communautés européennes fermeture de la mine de charbon de Turów

L’accord a mis fin à un différend de longue date entre les deux pays.

L’année dernière, la République tchèque a porté le litige devant la Cour de justice des Communautés européennes. Elle estimait que la Pologne n’avait pas tenu compte de ses doléances contre le fait que la mine drainait l’eau des villages tchèques et qu’elle générait de manière excessive de la poussière et une pollution sonore et lumineuse.

En septembre, la Cour européenne de justice avait demandé la fermeture de la mine et imposé une amende journalière de 500 000 euros tant que la Pologne continuerait à l’exploiter. Mais la Pologne a refusé de payer l’amende car la mine de lignite génère près de 9 % de l’énergie du pays. La Pologne a également fait valoir que la Cour de justice de l’UE n’avait pas le pouvoir d’imposer cette amende.

En vertu de l’accord signé entre les deux pays, la Pologne versera à la République tchèque une compensation de 45 millions d’euros, dont 10 millions seront consacrés à des projets environnementaux dans le voisinage de la mine. La Pologne financera une barrière souterraine visant à empêcher tout nouvel écoulement des eaux souterraines depuis le territoire tchèque.

La Cour européenne a déclaré que l’amende continuerait de s’accumuler jusqu’à ce que la République tchèque retire sa plainte. Début février, l’amende était passée à 68 millions d’euros. Depuis janvier, l’Union européenne avait commencé à déduire de l’argent versés à la Pologne pour couvrir les amendes non payées.

La République tchèque a retiré sa plainte quelques jours après l’accord.

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Clément Vérité

Clément est le rédacteur en chef et fondateur de Newsendip.

Il a démarré dans l'univers des médias en tant que correspondant à 16 ans pour un journal local après l'école et ne l'a jamais quitté depuis. Il a ensuite pu travailler pendant 7 ans au New York Times, notamment en tant que data analyst. Il est titulaire d'un Master en management en France et d'un Master of Arts au Royaume-Uni en stratégie marketing et communication internationale. Il a vécu en France, au Royaume-Uni et en Italie.