La Commission européenne a adopté une série de mesures visant à interdire la vente de produits contenant des microplastiques. L’interdiction est entrée en vigueur le 15 octobre, en commençant par la vente de produits contenant des paillettes et des microbilles de plastique. La période de transition pour les autres produits sera beaucoup plus longue.

Les microplastiques, ces particules de plastique de moins de 5 millimètres, sont devenus un problème environnemental important ces dernières années. Ces minuscules fragments peuvent provenir de diverses sources, allant des produits en plastique aux textiles synthétiques.
L’un des problèmes les plus critiques concernant les microplastiques est leur présence généralisée dans l’environnement. Ces particules sont presque partout et se retrouvent dans les océans, les rivières, le sol et même dans l’air que nous respirons. Les microplastiques peuvent y rester pendant des siècles, ce qui constitue une menace pour les écosystèmes, la faune, la chaîne alimentaire et la santé humaine.
Pour tenter de lutter contre ce problème, la Commission européenne a adopté une série de mesures dans le cadre de la législation européenne REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques) qui régit les produits chimiques nocifs.
Selon la Commission européenne, « les nouvelles règles empêcheront le rejet dans l’environnement d’environ un demi-million de tonnes de microplastiques. Elles interdiront la vente de microplastiques en tant que tels ainsi que de produits auxquels des microplastiques ont été ajoutés intentionnellement et qui rejettent ces microplastiques lorsqu’ils sont utilisés ».
Entre 4 et 12 ans de transition pour la plupart des produits
Le communiqué de presse de la Commission européenne mentionne également que « la restriction adoptée comporte une définition large des microplastiques englobant toutes les particules de polymères synthétiques de moins de 5 mm organiques, insolubles et résistants à la dégradation. L’objectif est de réduire les rejets de microplastiques ajoutés intentionnellement et provenant du plus grand nombre possible de produits ».
Pour les cosmétiques contenant des microbilles ou des paillettes, l’interdiction est entrée en vigueur le 15 octobre 2023.
Pour les autres cosmétiques et matériaux, les fabricants disposeront d’une période de transition de quatre à douze ans pour trouver des alternatives et s’adapter à l’interdiction, en fonction de la complexité du produit et de la disponibilité d’alternatives appropriées.
Parmi les produits concernés par la restriction, citons les cosmétiques (microbilles exfoliantes), les détergents, les assouplissants, les paillettes, les engrais, les pesticides, les jouets, les médicaments et les dispositifs médicaux, les surface de terrains de sports artificiels et les produits de nettoyage.
L’interdiction ne concerne pas certains produits tels que les matériaux de construction qui contiennent des microplastiques mais ne les libèrent pas dans l’environnement, et les produits utilisés sur les sites industriels. Les fabricants devront toujours fournir des instructions sur la manière d’utiliser et d’éliminer le produit afin d’éviter les émissions de microplastiques.
Globalement, ces mesures interdisent la vente de microplastiques et de produits dans l’Union européenne qui en contiennent de manière intentionnelle.
Quelles pourraient être les conséquences de l’interdiction ?
Dans le plan d’action « Zéro pollution », l’UE s’est engagée à réduire de 30 % la pollution par les microplastiques d’ici à 2030. L’interdiction est un premier pas vers cet objectif.
On estime qu’environ 145 000 tonnes de microplastiques sont utilisées chaque année dans l’Espace économique européen. D’autres objectifs de l’UE pourraient permettre de s’attaquer aux microplastiques rejetés involontairement, par exemple par les vêtements, les pneus de voiture et la peinture.
Les plastiques sont souvent plus légers ou moins coûteux que les matériaux alternatifs.
Il n’est pas toujours facile de trouver des alternatives au plastique, car d’autres types de matériaux peuvent nécessiter beaucoup d’énergie pour être produits ou ne pas constituer un produit de remplacement adéquat.
L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a estimé que le coût des nouvelles mesures pour les parties prenantes pourrait atteindre 19 milliards d’euros au cours des 20 prochaines années. Les nouvelles règles devraient permettre d’éviter le rejet d’environ un demi-million de tonnes de microplastiques dans l’environnement.